dimanche 14 décembre 2014

Le négociateur nigérien Mohamed Akotey dévoile les dessous de la libération de Serge Lazarevic : "Les tractations finales ont eu lieu dans le secteur de Tegharghar et non Tin Essako"

Le négociateur nigérien Mohamed Akotey dévoile les dessous de la libération de Serge Lazarevic : "Les tractations finales ont eu lieu dans le secteur de Tegharghar et non Tin Essako"

. »J’ai utilisé un proche d’Iyad, Ibrahim Inawelan, un déserteur de l’armée malienne pour passer les messages »



Le négociateur nigérien Mohamed Akotey dévoile les dessous de la libération de Serge Lazarevic : ." Les tractations finales ont eu lieu dans le secteur de Tegharghar et non Tin Essako "
Mohamed Akotey


L’ancien ministre nigérien, le Touareg  Mohamed Akotey qui semble désormais se spécialiser dans la libération des otages français dans le Sahel, vient de dévoiler les péripéties de la libération  de Serge Lazarevic. C’est un négociateur aguerri, fin connaisseur des communautés touarègues du Mali et du Niger qui a accepté de se confier à nos confrères de France  » L’express « .

Selon le négociateur nigérien, les discussions pour la libération de l’otage français ont duré presque un mois. « Tout n’était pas parfaitement calé, mais les ultimes écueils ne me paraissaient pas de nature à remettre en cause l’issue. Ce n’est jamais facile ces histoires-là. Aucune des parties ne voulait céder. Et les djihadistes ont tendance à se prendre pour le centre du monde, prétendant avoir raison sur tout « . Autre entrave signalée par le négociateur, c’est le manque de confiance. Mohamed Akotey précise que les jihadistes redoutaient que le gouvernement qui l’a mandaté en l’occurrence celui du Niger ne tente de les neutraliser ou de trahir l’accord négocié par son entremise. Celui qui déclare avoir fait plus d’une dizaine de fois le nord du Mali pour rencontrer les ravisseurs, a indiqué que les tractations finales ayant conduit à la libération de Serge Lazarevic se sont déroulées dans l’Adrar des Ifoghas, côté est, dans le secteur de Tegharghar.

Cela contrairement à la localité de Tin Essako qui avait été annoncée.

Outre AQMI, Mohamed Akotey déclare avoir négocié avec l’un des proches du terroriste malien Iyad Ag Ghaly. Il s’agit d’Ibrahim Inawelan Alias Ibrahim Bano, un déserteur de l’armée malienne et qui avait rejoint dans le maquis le chef de l’ex-organisation terroriste Ansar Eddine.  » J‘ai travaillé avec Ibrahim Inawelan. J’avais besoin de son concours, car c’est un ami, un partenaire fiable. Je l’ai utilisé pour faire passer des messages, intervenir auprès de tel ou tel. Mais ce n’est pas lui qui prend les décisions. Ceux qui décident sont les chefs d’AQMI, Yahya Abou al-Hammam et, à un échelon supérieur, Abdelkrim Taleb « . Mohamed Akotey a noté qu’il s’est appuyé dans la région de Kidal sur un certain nombre d’acteurs clés dont certains proches du HCUA, des éléments d’Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghaly, ou encore d’autres proches du MNLA et du HCUA.

Malgré l’insistance de nos confrères de l’Express, le négociateur nigérien a préféré ne pas parler de versement de rançon. Il a aussi refusé de se prononcer sur la libération de jihadistes maliens en échange.

Après recoupement, il nous revient que les jihadistes libérés ont quitté Bamako, le dimanche 7 décembre en direction de Gao. Avant d’être confiés à des militaires français qui les ont acheminés directement dans la région de Kidal pour les échanges.

Abdoulaye DIARRA

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