mercredi 19 mars 2014

Alger crée déjà son MNLA - maliweb.net

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MNLA



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ministre-algerienAyant échoué à faire du MNLA de Bilal Ag Achérif sa «chose», Alger instrumentalise l’ex député de Bourem, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, en le poussant à créer un mouvement concurrent au MNLA. Pour compliquer la mission de négociation que Rabat  voudrait réussir dans la crise du nord malien.

 

Nous nous interrogions dans notre livraison N° 202 du 19 février 2014 : Comment IBK arrive à fréquenter à la fois Alger et Rabat, deux frères ennemis dont l’un ne fréquente pas les amis de l’autre ? Nous nous inquiétions finalement que le pouvoir actuel de Bamako ne mette sur son dos le puissant voisin algérien qui est, à l’état actuel des choses, incontournable dans la résolution du problème des régions nord du Mali.

 L’interview d’Assaleh  chez nos confrères de Jeune Afrique annonçant la création future, à Alger, d’une dissidence du MNLA confirme nos inquiétudes. Il semble qu’IBK n’a pas su convaincre les autorités algériennes de la justesse d’associer le Roi Mohamed VI aux négociations devant s’ouvrir entre Bamako et ses groupes armés. Ça serait une bavure géostratégico-politique si IBK ne s’était pas entouré de toutes les garanties nécessaires de ne pas mettre Alger sur son dos dans la résolution de la crise du nord en s’approchant du Maroc !

 D’autre part, cette volonté d’Alger de dessaisir Rabat du  dossier malien en créant, notamment la division au sein des groupes armés pourrait jouer en faveur du Mali. Car ça met à nu le manque de sérieux des leaders des groupes armés et les discréditera, par voie de conséquence, aux yeux de la communauté internationale. Cette  dernière, en tirant toutes les leçons pourrait donner son feu vert à Bamako de neutraliser les groupes armés par la force. En attendant, c’est la confusion totale dans la conduite des négociations entre Bamako et ses groupes armés du nord et surtout l’impasse dans le pays en général. A cause de la non ouverture de ces négociations et le début réel du processus de réconciliation, Bamako reste toujours privé des sous promis à Bruxelles. Ce qui fragilise son économie et prolonge ainsi la crise surtout économique. Ainsi, les salaires des fonctionnaires maliens sont payés en retard (certaines catégories de fonctionnaires attendent jusque le 10 du mois pour voir leurs comptes approvisionnés) ; le personnel local de la MINUSMA est souvent à deux mois, voire trois mois d’arriérés de salaires ; même les députés ne sont pas étrangers à cette crise financière. Le pays tourne au ralenti et l’argent ne circule pas.

 Les Maliens, individuellement, sont-ils prêts à consentir de sacrifices au bénéfice de l’intérêt général du Mali en supportant la sécheresse financière imposée par la communauté internationale à cause des conditionnalités que le Président IBK pose pour l’ouverture des négociations ?

Sekouba KONATE                          

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