lundi 17 mars 2014

MALI-AZAWAD : L’union libre ! - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

MALI-AZAWAD : L’union libre ! - Mali Actualités : Infos du Mali en direct et en continu - maliactu.net

Bilal Ag Chérif MALI-AZAWAD

Bilal Ag Chérif

Bilal Ag Asharif et ses fidèles estiment que la solution ne se trouve pas dans la décentralisation mais dans la séparation, la scission du territoire en deux entités nationales différentes, la naissance de la République de l’Azawad tout court. Pour IBK, il n’est pas question de céder un pouce du territoire national ou d’être hanté par la moindre idée d’autonomie.

L’écheveau de la crise du Nord devient de plus en plus complexe à dénouer. La nature ayant horreur du vide, l’équation s’englue dans les inconnues et contours désormais difficiles à cerner, à mesure qu’on ajourne les solutions thérapeutiques et que les autorités légales hésitent à trancher le nœud gordien.

Sur le sujet les positions déclarées sont pourtant on ne peut plus tranchées. Pas question de céder un seul pouce du territoire national ou d’être hanté par la moindre idée d’autonomie. C’est l’assurance constamment martelée par le premier responsable de la Nation, depuis que le commandement lui a échu à la fin de la transition et après sa trop brillante élection à la magistrature suprême. «Tout est négociable, sauf l’unité et l’intégrité territoriale», en est même devenu la deuxième devise du pays, à force de redondance.

Pour un acteur qui affiche un penchant patriotique à friser la fierté nationaliste, au point de s’aventurer dans la poursuite hâtive de son prédécesseur pour haute trahison, il est difficile d’imaginer qu’il lâcherait un tant soit peu du leste. Au risque de se laisser prendre dans son propre jeu et de préparer, lui-même, sa future potence, IBK est ainsi condamné à poursuivre dans sa lancée et même de faire mieux que tous ses prédécesseurs tant la gestion du Nord fait l’objet d’une instrumentalisation.

De leur côté, les autres protagonistes de la crise ne se distinguent guère par une disposition moins intransigeante. Leur raideur se manifeste aussi bien dans le refus tacite de renoncer aux velléités sécessionnistes, comme en attestent l’usage sans relâche des symboles, armoiries et sceaux de la nouvelle République à laquelle ils persistent à aspirer. À la différence d’IBK, en définitive, Bilal Ag Asharif et ses plus fidèles compagnons estiment que la solution ne se trouve point dans la décentralisation mais bel et bien dans la séparation, la scission du territoire en deux entités nationales différentes, la naissance de la République de l’Azawad tout court. C’est du moins ce qui ressort, dans la lettre comme dans l’esprit, de la correspondance ci-contre par laquelle le Mnla décline gentiment une invitation de la Minusma à prendre part aux ateliers préparatifs du cantonnement et du retour de l’administration.



Somme toute, à défaut d’obtenir formellement gain de cause, le président du Conseil transitoire de l’Etat d’Azawad peut s’en prévaloir de fait. Car, il est autorisé à s’adresser à un médiateur officiel de la crise malienne, avec le sceau de l’Azawad, sans rencontrer la moindre objection. Les hautes autorités maliennes affichent également une indifférence similaire en admettant, en tout cas, sans murmure aucun, que d’autres symboles et armoiries coexistent avec ceux de la République et de surcroit hébergés par un pays voisin.



Ce faisant, on accepte, qu’on le veuille ou non, que le Mali et l’Azawad cohabitent dans une sorte d’union libre, surtout qu’une diplomatie très offensive est de plus en plus développée par le Ctea. Qui plus est, il ne rencontre aucune forme de protestation.



Après avoir bénéficié de tous les honneurs, lors d’une récente visite au Maroc, Bilal Ag Asharif, à la tête d’une forte délégation, a remis çà la semaine dernière. Il fait le cap sur Moscou où il a été reçu, selon un communiqué rendu public par ses soins, par le vice-ministre des Affaires étrangères en qualité de président d’une République autonome au même moment où la Russie se démenait pour aider le peuple de Crimée à l’autodétermination.



Ce ne sont pourtant pas les atouts qui font défaut pour que les autorités maliennes prennent la problématique du Nord à bras-le-corps. En plus de l’accompagnement de la communauté internationale matérialisé dans les multiples résolutions de l’ONU ainsi que dans l’Accord de Ouaga, le Mali dispose d’une si précieuse ficelle comme les contradictions internes au sein du Mnla, qui viennent de donner naissance à une sérieuse dissidence en son sein. Mais, on a comme l’impression que la providence arrangent les choses pour mieux leur faire perdre le bout de l’écheveau, faute d’initiative de récupération et d’exploitation appropriée des atouts.

Au contraire, on s’éloigne même des ardeurs initiales de Ouagadougou, lorsque les autorités de la transition pouvaient s’autoriser jusqu’au rejet de la mention Azawad dans les accords préliminaires avec la rébellion.

A. Kéita

Le temoin

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