Scission au MNLA : La guerre du Sahara déplacée au Mali ? - maliweb.net
La guerre du Sahara déplacée au Mali ?
Le départ de Mohamed Ag Assaleh du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) va au-delà d’une simple querelle intestine. C’est peut-être l’aboutissement d’une guerre froide, d’un affrontement éloigné entre deux voisins du Mali : le Maroc et l’Algérie.
Et c’est à travers le Mnla, ce groupe armé chouchouté par la communauté internationale, que le Maroc et l’Algérie étalent au grand jour leur conflit hégémonique. Alger qui n’entend pas être écarté de la résolution du conflit au nord du Mali a pourtant d’autres attaches au sein des groupes armés maliens dont le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et le Haut conseil de l’Azawad (HCUA).
Des rencontres ont été organisées dans la capitale algérienne à l’attention de ces groupes armés et la diplomatie de ce pays multiplie les démarches pour ce qu’elle appelle « les consultations exploratoires» pour la paix au Mali. Cette initiative algérienne n’est pas du goût de tout le monde, notamment Bilal Ag Cherif, le secrétaire général du Mnla, qui a clairement affiché sa préférence pour le rival de l’Algérie: le royaume du Maroc.
Le duel entre L’Algérie et le Maroc en terre malienne est venue du Sahara occidental dont l’histoire est celle d’un territoire désertique peuplé par quelques tribus nomades, qui n’a jamais été organisé en État-nation.
De l’empire songhaï à IBK
En visitant Bamako en février dernier et proposant ses services de médiateur dans la crise au nord du Mali, Mohamed VI revendiquait quelque part un héritage. Au 16 siècle, avec l’avènement de la dynastie marocaine des Saadiens, l’ascendant marocain devient effectif sur la zone qui est aujourd’hui le Sahara occidental.
Plus au sud, les Marocains avancent jusqu’à Tombouctou et à la bataille de Tondibi en 1591, les troupes du sultan Ahmed al-Mansur Saadi, commandées par Djouder, un eunuque d’origine espagnole, remportent une victoire décisive sur l’empire songhaï auquel les Touareg payaient jusqu’alors tribut.
Mohamed VI se rappelle cette apogée marocaine qui ne dura pas, car après la mort d’al-Mansur en 1603, ses fils se déchirent le Maroc. Le pays se désintègre en une multitude de fiefs tandis que les Européens se créent de nouvelles enclaves au nord.
Vers 1632, Tombouctou et Gao se libèrent. Hors du Mali, en 1644, les Sanhadja se révoltent contre les Hassaniya, Arabes de Mauritanie, et déclenchent la guerre de Charr Boubba.
Menés par un émir Lemtuna, Nasr ad-Din, ils sont battus dans le Trarza, au sud-ouest de ce pays. En 1674, la région est de nouveau sous contrôle des Arabes.
Soumaïla T. Diarra
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