jeudi 13 mars 2014

Dissidence au sein du MNLA Conséquence de manœuvres marocaines au Mali - Liberté Algérie , Quotidien national d'information

Dissidence au sein du MNLA Conséquence de manœuvres marocaines au Mali - Liberté Algérie , Quotidien national d'information

Dissidence au sein du MNLA

Par : Djamel Bouatta

Dissidence au sein du MNLA, le mouvement touareg malien Azawad. Le lien avec les manœuvres du Maroc pour interférer dans le processus de dialogue entre les autorités maliennes et la rébellion touareg est vite établi.
En effet, la dissidence a éclaté peu après que le secrétaire général du MNLA se soit rendu à Rabat pour demander à Mohammed VI de jouer le rôle de médiateur, prendre la place d’Alger, traditionnel facilitateur entre Bamako et ses Touareg du Nord, et de Ouagadougou qui a négocié le dernier arrangement entre ces deux protagonistes à la suite de l’intervention française au Mali début 2013 pour chasser les djihadistes du nord du pays qui correspond au territoire de l’Azawad.
Ibrahim Mohamed Ag Assaleh, l'ancien chargé des relations extérieures du MNLA, a annoncé à Bamako la création d'une dissidence du mouvement, revendiquant être à la tête de huit mille hommes armés. Il reproche à l'actuel président du MNLA, Bilal Ag Ashérif, de souffler le chaud et le froid dans les négociations avec l'Etat malien, en exil à Ouagadougou. Mohamed Ag Assaleh avait participé aux travaux préparatoires de négociation entre les groupes armés et les autorités maliennes, il y a quelques mois dans la capitale du Burkina. Il a manifesté son désaccord lorsque Bilal Ag Assaleh est allé faire “acte d’allégeance” à Mohammed VI, selon les dissidents, puis a regagné Bamako après un périple qui l’a conduit en Tunisie puis en Algérie. Il est revenu aujourd'hui à Bamako où il a annoncé la création d'un mouvement dissident du MNLA. “Cette dissidence est due à l'irresponsabilité et à l'immaturité politique de Bilal Ag Ashérif. Parce que, comme je l'ai toujours dit, quand on doit faire la guerre, il faut savoir la faire ; quand on doit faire la paix, il faut savoir la faire. Depuis la signature de l'accord d’Ouagadougou jusqu'au jour d'aujourd'hui, je vois que Bilal Ag Ashérif est en train de vouloir bloquer le processus ; et ce sont les populations qui souffrent à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Des populations, qui sont dans les camps de réfugiés ou qui sont déplacées à l'intérieur du Mali. Le système est bloqué. C'est dans ce contexte que j'ai décidé de créer la dissidence”, a déclaré le chef de la dissidence, annonçant également que presque 80% des effectifs du MNLA sur le plan politique et militaire ont adhéré à cette dissidence. Le nom de ce nouveau mouvement sera annoncé dans les jours qui viennent, c’est un mouvement politico-militaire qui s'engage dans le cadre du processus de l'accord d’Ouagadougou et qui “va poursuivre” les négociations avec l'ensemble des acteurs de la communauté internationale pour établir la paix et la stabilité au Mali, et relever aussi le défi lié aux aspirations du peuple targui qui s'est soulevé pendant plus de 50 ans. Mohamed Ag Assaleh dit partager la vision de Bamako qui se fonde sur les accords d’Ouagadougou et affirme être disposé d'avancer avec ses autorités, que ce soit à l'intérieur du pays ou à l'extérieur du Mali. L’ancien chargé des relations extérieures du MNLA condamne la démarche par l’ambiguïté de la position de l’actuel leader de la rébellion touareg Bilal Ag Ashérif qui “se maintient dans une situation floue de ni paix ni guerre”. Il lui reproche ouvertement d’être trop proche du Maroc, où les Touareg n’ont jamais été représentés. Mohamed Ag Assaleh se prévaut des dispositions d’Ouagadougou mais surtout des accords d’Alger de 2006 entre les Touareg et Bamako dont l’esprit a été repris dans la capitale du Burkina.
L’objectif de son mouvement ne sera pas une indépendance de l’Azawad conformément à l’accord d’Ouagadougou, mais plutôt l’établissement d’un contrat social entre l’Azawad et Bamako sur les aspects politico-institutionnels, sécuritaires, économiques ou encore socio-économiques pour aboutir à une paix durable.
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh avait été évincé de la rébellion touareg du MNLA à la fin du mois dernier, à la suite de profondes tensions avec son leader Bilal Ag Ashérif.
D. B

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