Une affaire judiciaire française éclabousse le président malien IBK
Une enquête sur l'homme d'affaires Michel Tomi, ici en janvier 2002 à Libreville, aurait financé Ibrahim Boubacar Keita, selon Le Monde de ce vendredi 28 mars.AFP PHOTO DESIREY MINKOH
Dans un article publié ce vendredi, Le Monde fait état d’une «mise en cause pour corruption du président malien» dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Paris contre l’homme d’affaires Michel Tomi. La présidence malienne dénonce «un article [qui] vise à salir l’honneur d’un homme» et à «jeter le discrédit sur les efforts de toute une nation».
Selon le communiqué officiel des services de la présidence malienne, le chef de l'Etat malien a pris l'attache d'avocats locaux et français afin « d’étudier toutes les suites judiciaires possibles, y compris en termes de mesures urgentes et à titre conservatoire ». Pour Bamako, « cet article vise à salir l’honneur d’un homme, Ibrahim Boubacar Keïta ». Le même communiqué affirme que « les valeurs d’intégrité et de rigueur morale du président malien n’ont jamais été remises en cause, et ce par qui que ce soit ».
Mais pour le gouvernement malien, au-delà de la personne du chef de l’Etat, l’article du Monde veut « jeter le discrédit sur les efforts de toute une nation pour sortir d’une crise sans précédent ». L’article a fait beaucoup de bruit à Bamako. Les politiques commentent, mais pour le moment hors micro.
Remous dans la classe politique malienne
« IBK doit laver son honneur », glisse l’un d’entre eux. Pour un autre, il doit « apporter les preuves qu’il est propre » tandis qu’un autre politicien malien s’interroge : « Le président IBK connait-il le Corse dont on parle ? Si oui, quels sont leurs rapports ? » On le voit, au-delà du communiqué officiel, des Maliens souhaitent voir très clair dans cette affaire qui commence.
■ L'enquête sur le « système Tomi »
Le nom du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, revient à de nombreuses reprises dans l’article du Monde, publié ce vendredi 28 mars sous le titre « La justice sur la piste du "parrain des parrains" ». Les journalistes y font état de l’ouverture d’une information judiciaire en juillet 2013 pour des soupçons de « blanchiment aggravé en bande organisée », d’« abus de biens sociaux » et de « faux en écriture privée » qui pèsent sur l’homme d’affaires Michel Tomi. A la tête du groupe industriel Kabi, basé au Gabon, Michel Tomi est soupçonné par les enquêteurs français de « blanchir en France une partie de l’argent gagné en Afrique et de financer des présidents africains ». Parmi les noms cités : les présidents malien, gabonais, tchadien et camerounais.
Soupçons de « corruption »
S’appuyant sur des sources proches d’enquêtes amorcées à Marseille et Ajaccio en 2011, les journalistes du Monde décrivent des liens très serrés entre Michel Tomi, dont le nom apparaît notamment dans des procédures visant Charles Pasqua, et Ibrahim Boubacar Keïta. Les juges en charge de l’enquête, Serge Tournaire et Hervé Robert, ont même demandé au parquet « d’étendre leurs investigations à des faits de corruption d’agent public étranger ». Michel Tomi, dont on apprend par le Monde qu’il était présent à la cérémonie d’investiture d’IBK, aurait mis à la disposition du candidat Ibrahim Boubacar Keïta des avions de ses compagnies aériennes (Afrijet et Gabon Airlines). L’homme d’affaires et IBK disposeraient également de parts dans une salle de jeux à Bamako, selon les enquêteurs cités par le Monde
Mais pour le gouvernement malien, au-delà de la personne du chef de l’Etat, l’article du Monde veut « jeter le discrédit sur les efforts de toute une nation pour sortir d’une crise sans précédent ». L’article a fait beaucoup de bruit à Bamako. Les politiques commentent, mais pour le moment hors micro.
Remous dans la classe politique malienne
« IBK doit laver son honneur », glisse l’un d’entre eux. Pour un autre, il doit « apporter les preuves qu’il est propre » tandis qu’un autre politicien malien s’interroge : « Le président IBK connait-il le Corse dont on parle ? Si oui, quels sont leurs rapports ? » On le voit, au-delà du communiqué officiel, des Maliens souhaitent voir très clair dans cette affaire qui commence.
■ L'enquête sur le « système Tomi »
Le nom du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, revient à de nombreuses reprises dans l’article du Monde, publié ce vendredi 28 mars sous le titre « La justice sur la piste du "parrain des parrains" ». Les journalistes y font état de l’ouverture d’une information judiciaire en juillet 2013 pour des soupçons de « blanchiment aggravé en bande organisée », d’« abus de biens sociaux » et de « faux en écriture privée » qui pèsent sur l’homme d’affaires Michel Tomi. A la tête du groupe industriel Kabi, basé au Gabon, Michel Tomi est soupçonné par les enquêteurs français de « blanchir en France une partie de l’argent gagné en Afrique et de financer des présidents africains ». Parmi les noms cités : les présidents malien, gabonais, tchadien et camerounais.
Soupçons de « corruption »
S’appuyant sur des sources proches d’enquêtes amorcées à Marseille et Ajaccio en 2011, les journalistes du Monde décrivent des liens très serrés entre Michel Tomi, dont le nom apparaît notamment dans des procédures visant Charles Pasqua, et Ibrahim Boubacar Keïta. Les juges en charge de l’enquête, Serge Tournaire et Hervé Robert, ont même demandé au parquet « d’étendre leurs investigations à des faits de corruption d’agent public étranger ». Michel Tomi, dont on apprend par le Monde qu’il était présent à la cérémonie d’investiture d’IBK, aurait mis à la disposition du candidat Ibrahim Boubacar Keïta des avions de ses compagnies aériennes (Afrijet et Gabon Airlines). L’homme d’affaires et IBK disposeraient également de parts dans une salle de jeux à Bamako, selon les enquêteurs cités par le Monde
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