lundi 10 février 2014

Hollande aux Etats-Unis : Sahel et terrorisme dans le Bureau ovale - leJDD.fr

Hollande aux Etats-Unis : Sahel et terrorisme dans le Bureau ovale - leJDD.fr

La France veut obtenir des Américains davantage de soutien militaire en Afrique et envisage même des opérations ponctuelles conjointes.

Hollande Obama Maison blanche Paru dans leJDD
François Hollande et Barack Obama, à la Maison blanche, en mai 2012. (Reuters)
François Hollande à la Maison-Blanche et Jean-Yves Le Drian au même moment en tournée sur le continent noir, cette coïncidence de calendrier ne doit rien au hasard. Avec près de 5.000 hommes engagés de près ou de loin dans des opérations militaires en Afrique, la France a atteint une limite. Depuis l'intervention au Mali de l'an dernier, Paris a essayé d'amoindrir le poids du fardeau. Avec les Africains, ce qui crée une rupture avec les politiques du passé, mais en cherchant aussi à faire comprendre aux Européens et aux Américains qu'il en va de la sécurité collective.

Si au Mali l'armée française a bénéficié d'une aide américaine presque immédiate en termes de renseignement et de logistique, François Hollande discutera avec Barack Obama d'une participation américaine au sol au Sahel. Le redéploiement des forces françaises dans la région pour être "au plus près de la menace terroriste" invite les États-Unis à prendre part à cette mission au sens large. Un groupe de haut niveau, composé de dirigeants de la DGSE, de la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense et de leurs homologues américains, va plancher sur l'opportunité et la faisabilité de ce projet.

Synergies logistiques

À Paris, on se félicite déjà du partage au quotidien de renseignements obtenus par les drones français et américains basés à Niamey au Niger. "On n'est pas obligés d'aller faire nos courses ensemble chaque matin, confie un officiel français, mais on aimerait bien embarquer les Américains" dans cette phase de régionalisation de la lutte antiterroriste. Avec encore une interrogation sur la situation en Libye. "Tout ce que l'on saisit encore aujourd'hui après nos raids sur les djihadistes au Mali, des balises GPS aux ordinateurs en passant par les livres de comptes, fait remonter les pistes en Libye", précise notre source. De là à imaginer une opération militaire en Libye contre les bases d'Al-Qaida, il n'y a qu'un pas que personne à ce stade n'a franchi. Ni en planification, ni en génération de forces. D'autant qu'il n'y a, selon l'experte européenne Florence Gaub, aucune volonté de la part des autorités libyennes de voir leur vide sécuritaire comblé par une intervention étrangère. "Mais si rien n'est fait, confie-t-elle au JDD, la Libye deviendra un mélange de Somalie et d'Afghanistan."
François Clemenceau - Le Journal du Dimanche

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