janvier 2013 : Comment Iyad voulait prendre Bamako
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Abou Zeïd, ces terroristes projetaient de marcher ensuite sur Bamako.
Une fois la capitale prise, la République islamique du Mali devrait être proclamée et la charia appliquée sur toute l’étendue du territoire. Mais l’intervention française, sous le nom de Serval, déclenchée le 11 janvier, a mis fin au cynique projet de la bande à Iyad.
L’occupation des régions du nord, rendue possible par le coup d’Etat de mars 2012 qui a brisé toute la chaine de commandement de l’armée malienne, a finalement atteint la région de Mopti en janvier 2013. Or, c’est dans cette région, précisément dans la localité de Konna, que l’armée malienne avait installé ses premières lignes de défense après sa débandade, intervenue dans toute la partie septentrionale du pays.
En effet, le PC opérationnel qui était d’abord installé à Gao a été déplacé à Mopti. De l’avis de tous les observateurs, cette ville (Mopti) était désormais la ligne rouge à ne pas franchir par les djihadistes.
Dans le dispositif militaire malien, Didier Dacko commandait les opérations. Cet officier valeureux a participé à tous les combats au nord-Mali pendant qu’ATT était au pouvoir.
Aussi à Mopti, d’autres officiers et hommes de troupes étaient prêts à mourir pour la patrie alors qu’au même moment le putschiste Sanogo et sa bande faisaient la java à Kati. A Bamako, leurs alliés politiques s’agitaient dans les rues afin d’empêcher une éventuelle intervention militaire de la Cedeao qui se préparait, mais qui tardait malgré la bonne volonté des chefs d’Etat de la sous-région qui sentaient le danger venir.
Iyad prépare l’assaut
Pourquoi les djihadistes avaient-ils finalement décidé d’attaquer Konna et éventuellement d’occuper le sud ? Difficile jusqu’ici de répondre à cette question. Cependant, Iyad Ag Ghaly, chef d’Ançardine, les autres leaders des mouvements terroristes, notamment Abou Zeïd, Moctar Belmoktar et leurs complices avaient juré d’empêcher toute intervention étrangère au Mali. Et leur stratégie était justement d’occuper Bamako avant cette intervention qui se précisait après l’adoption par le conseil de sécurité des Nations-Unies de la résolution 2085 du 21 décembre 2012 autorisant l’intervention de la Cedeao.
L’attaque de Konna a été préparée dans la localité d’Essakane (région de Tombouctou). C’est là-bas en fin décembre 2012 qu’Iyad a réuni l’ensemble des mouvements armés qui occupaient les trois régions du nord (Kidal-Gao-Tombouctou). Seul manquait à ce rassemblement, le Mnla qui n’existait plus que sur papier après sa déroute à Gao face au Mujao.
A Essakane donc, le discours d’Iyad était clair à l’adresse de ses troupes : prendre Mopti et se diriger sur Bamako. Le chef d’Ançardine était très confiant et bénéficiait de soutiens de l’extérieur, notamment du Qatar. Ce pays du Golf et le régime mauritanien, depuis le début de la rébellion (janvier 2012), ont beaucoup contribué à la déstabilisation du Mali, en soutenant financièrement et matériellement les différents groupes terroristes…
Echec aux djihadistes
Après Essakane, la coalition composée de djihadistes, de narcotrafiquants, de mercenaires, de déserteurs des armées (malienne et libyenne) ainsi que des malfrats de toutes nationalités confondues ont commencé à planifier l’occupation de l’ensemble de la République du Mali.
Ainsi, Iyad et Abou Zeïd étaient les deux hommes clés d’un dispositif opérationnel qui allait se mettre en branle en direction de Konna et de Diabali.
Le plan des djihadistes consistait à attaquer simultanément ces deux localités pour obliger l’armée malienne à se battre (au même moment) sur deux fronts.
Cependant, Abou Zeïd et ses troupes ont pris du retard par rapport à Iyad qui attaqua Konna le 9 janvier. Les premiers combats ont été durs et même très durs. Ils ont opposé l’armée malienne à des groupuscules de djihadistes qui s’étaient infiltrés à Konna. Dans le dispositif de défense des forces armées maliennes, il y avait Didier Dacko et ses hommes.
Aussi, le colonel Elysé Dacko, le commandant Abass Dembélé commandaient respectivement une unité spéciale des gardes et une unité mixte de commandos volontaires.
Lors de ces combats qui ont duré du 9 au 11 janvier, les militaires maliens ont opposé une farouche résistance aux envahisseurs. Finalement, Iyad, qui ne s’attendait pas à une telle résistance a été obligé de demander des renforts et d’utiliser les grands moyens pour conquérir Konna.
Ce qui fut fait le 11 janvier. Alors qu’au même moment, Abou Zeïd progressait vers Diabali. Les deux terroristes projetaient alors de se diriger simultanément vers Mopti (pour Iyad) et Ségou (pour Abou Zeïd).
Ensuite, les deux groupes allaient progresser ensemble jusqu’à Bamako. Mais le rêve des djihadistes se transforma en cauchemar le 11 janvier quand, à la surprise générale, les forces françaises sont entrées en action au Mali…
CH Sylla
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