samedi 26 mai 2012

Mali: vers la république de l’anarchie?

Mali: vers la république de l’anarchie?
Le Mali est en passe de se retrouver avec deux présidents, si les pro putsch mettent leur projet à exécution ce vendredi 25 mai. Ainsi, le pays aura atteint la quadrature du cercle, du fait de l’entêtement et de la soif du pouvoir du capitaine Amadou Haya Sanogo et des siens.


En dépit de tous les accords récents, les anarchiques  de  la République, regroupés au sein de la Coalition des organisations patriotiques du Mali (COPAM), qui avaient désigné le chef de la junte comme président de la transition, alors que la fonction avait déjà eu preneur en la personne de Dioncounda Traoré, ont décidé d’installer leur champion au palais présidentiel de Koulouba ce vendredi 25 mai. On comprend donc leur zèle à déloger le président par intérim de son palais qu’ils ont saccagé il y a quelques jours, avec la complicité des forces de l’ordre qui en assurait la sécurité. Dioncounda Traoré ayant été contraint de se rendre en France pour des soins, les pro putsch s’activent pour finir leur sale besogne.
«Sanogo sera installé à Koulouba ce vendredi». A eux seuls, ces propos de Oumar Mariko, membre actif  de la COPAM, née au lendemain du coup d'Etat, résument la détermination des «patriotes» de braver les mesures de la Cédéao et de la communauté internationale qui, elles, reconnaissent Dioncounda Traoré comme président. Dans l’entendement de la COPAM, le Capitaine Sanogo devrait donc prendre en mains les destinées du Mali, en lieu et place de Dioncounda Traoré, choisi par le CNRDRE et les médiateurs de la CEDEAO. Dans la foulée, les auteurs du deuxième coup d’Etat que connaît le Mali après celui du 22 mars dernier ont également décidé de la mise en place d’un Conseil national de transition pour le changement (CNTC), composé de civils et de  militaires, qui devra remplacer l’Assemblée nationale, et donc voter les lois et tenir tous les rôles assignés aux députés. Last but not the least, les «amis de la junte» comptent composer un nouveau gouvernement, avec un nouveau Premier ministre, pour une transition d’une durée de deux ans. Toutes ces décisions, vont, paradoxalement contre celles prises par le capitaine Sanogo qui, en principe, devrait désormais jouir du statut d’ancien chef de l’Etat, avec tous les avantages y liés. A moins qu’il soit devenu l’otage des «patriotes» ou des autres militaires de Kati, qui n’entendent plus lâcher le pouvoir, le capitaine joue donc jeu double et conduit inexorablement le Mali vers le chaos. Nous ne demandons qu’à être contredits par l’avenir.

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