mercredi 15 octobre 2014

Le nord du Mali devient une véritable zone de non-droit : Deux véhicules de Handicap international enlevés près de Tombouctou et plusieurs employés portés disparus

Le nord du Mali devient une véritable zone de non-droit : Deux véhicules de Handicap international enlevés près de Tombouctou et plusieurs employés portés disparus



Des soldats du MNLA
Des soldats du MNLA (photo archives)
Les faits se sont produits le lundi dernier en début de soirée. En effet, deux véhicules de Handicap International, avec à leur bord plusieurs employés de cette organisation ont été enlevés à Dar Salam, localité proche de Tombouctou. A ce jour, il n’y a
encore aucune nouvelle sur l’endroit où ces employés ont été conduits ni l’identité des ravisseurs. La veille, le dimanche 12 octobre, un véhicule avec à son bord un chauffeur malien et un mécanicien de nationalité indienne de la MINUSMA a connu le même sort pendant plusieurs heures avant que

les deux hommes ne soient libérés à l’exception du véhicule.

C’est une preuve supplémentaire que le nord du Mali est en train de devenir une véritable zone de non-droit. Toutes sortes de pratiques illicites et malsaines s’y déroulent sans que les militaires français – déployés à un niveau plus régional – et les casques bleus de la MINUSMA ne puissent lever le petit doigt. Cette situation montre aussi l’incapacité des groupes armés qui contrôlent la zone à ramener la quiétude et la sécurité.



Ainsi, deux véhicules appartenant à l’organisation humanitaire, Handicap International – l’une des rares à rester sur place – avec à son bord plusieurs de ses employés ont disparu le lundi dernier. De sources dignes de foi, ils auraient vraisemblablement été enlevés par des inconnus lourdement armés. Même si aucune information n’a filtré sur l’identité des ravisseurs et l’endroit où les otages ont été conduits, tout porte à croire qu’il pourrait s’agir des terroristes devenus très actifs récemment dans le septentrion malien. Certes, on ignore le nombre de passagers dans les deux véhicules, en revanche, ils seraient de type Toyota Hilux, qui sont très prisés par les terroristes en raison de leur mobilité et leur aptitude à se déplacer facilement dans le désert.



A ce jour, aucune revendication officielle n’a été faite. Certains témoins ont indiqué avoir aperçu les deux véhicules arborant tantôt le drapeau du MNLA tantôt celui du MAA. Un geste destiné à leur faciliter le passage chaque fois qu’ils sont devant un barrage.

Ce qui corrobore la thèse selon laquelle les terroristes profiteraient de l’aura dont jouissent certains groupes rebelles auprès des forces alliées pour commettre des forfaits. Parfois, ils n’hésitent pas à se mêler à la population locale et à emprunter leur moyen de déplacement.



Par ailleurs, la veille soit le dimanche 12 octobre, c’est un véhicule du même genre avec à son bord un chauffeur de nationalité malienne et un mécanicien indien de la MINUSMA, qui a connu le même sort. A la place du véhicule, les ravisseurs ont offert une moto aux deux hommes avant de les menacer de déguerpir.

Signalons que l’endroit où ces faits se sont déroulés s’appelle Dar Salam. Un hameau situé entre la commune de Bambara-Maoudé et la ville de Tombouctou. Selon les témoignages recueillis auprès de certains habitués de cet axe, c’est un terrain ensablé et difficilement praticable avec beaucoup d’embourbement. D’où la facilité pour les terroristes d’opérer sans être inquiétés. En tout cas, l’insécurité a repris de plus belle au nord du Mali qui tend à devenir un véritable bourbier sans que l’on puisse trouver une solution.



Cette affaire relance le débat sur les conditions difficiles dans lesquelles interviennent certaines organisations humanitaires dans le nord du Mali. On se rappelle qu’en février dernier, cinq employés maliens du CICR ont été enlevés par le MUJAO avant d’être relâchés.

Massiré Diop

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