lundi 15 juin 2015
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Le vendredi 12 juin 2015 une conférence de presse autour de « "L’Accord" ou "Désaccord" d’Alger » entre le gouvernement du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’est tenue à Paris. Les membres et proches du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui ont été à l’initiative de cette conférence ont voulu attiré l’attention de l’opinion sur un texte qui fait l’impasse sur les points essentiels remis à la médiation internationale élargie le 17 mars 2015 à Kidal suite à des journées de concertation populaire, et de ce fait « le document d’Alger ne répond pas aux aspirations légitimes du peuple de l’Azawad qui se bat depuis plus de cinquante ans pour sa liberté, sa dignité et sa sécurité gravement menacée ».
Lors de la conférence de presse, Mousa Ag Assarid, représentant diplomatique du MNLA en Europe, a qualifié le document issu des dernières rencontres d’Alger de « colmatage » et de « bidouillage ». Il dit que « peut-être que notre délégation a eu des promesses mais des promesses non écrites ». Les documents signés le 5 juin ne sont que des promesses puisqu’ils ne comportent pratiquement pas d’engagements de la partie malienne. La preuve est le non-respect du document intitulé « Arrangements sécuritaire à Ménaka » qui stipule que les milices présentes à Ménaka devaient la quitter au plus tard le 9 juin, alors qu’à ce jour ces milices pro-gouvernementales sont toujours à Ménaka et continuent à commettre des exactions sur les populations civiles. Cela illustre l’attitude globale de l’Etat malien et donne une idée de ce que pourra être l’avenir de l’Azawad si l’accord d’Alger est signé.
Pour Eghlas Ag Oufen, vice-président de la Coordination des cadres de l’Azawad (CCA), « ce processus de négociations est mal parti, et le peuple continue à rejeter cet accord ». Il estime qu’il y a une incohérence entre ce que veut le peuple et ce que veulent ceux qui ont signé. Selon lui, les négociateurs de la CMA ne sont ni libres ni indépendants, ils se trouvent piégés par l’Algérie, et ceux qui ne se retrouvent pas dans ce processus de négociations complètement contrôlé par l’Algérie sont isolés. Le vice-président de la CCA estime qu’il ne sert à rien de signer un accord pour retourner à la case départ. Selon lui, la médiation et l’Algérie doivent savoir qu’elles ont atteint leurs limites et qu’elles ne peuvent plus gérer le problème.
Moussa Ag Assarid précise que dans le texte signé le 5 juin, la médiation reste floue et évasive sur l’essentiel. Selon lui, « ce texte ne comprend aucune réponse aux amendements de la CMA du 17 mars » et il estime que « tout ressemble à une façon de berner le peuple » avant de déclarer ceci : « Nous, ici présents, avons jugé nécessaire de dire la vérité à l’opinion publique internationale ainsi qu’à l’opinion azawadienne. Notre initiative d’aujourd’hui n’est pas une déclaration de dissidence, notre but est juste d’éclairer l’opinion, et dans notre analyse on se tient uniquement au contenu du document ».
Eghlas Ag Oufen rappelle qu’au déclenchement de la révolution, l’indépendance était l’objectif principal. Mais sous la pression de la médiation, le MNLA a renoncé à l’indépendance sans consulter le peuple. D’autres objectifs et principes ont été également abandonnés, toujours sous la pression de la médiation. Ce qui fait dire à l’orateur que la situation catastrophique que vit l’Azawad aujourd’hui résulte de la manière dont la médiation a géré le problème en érigeant les pressions sur les mouvements de l’Azawad comme principe au lieu de mener une véritable politique de négociations.
Pour résumer, l’opinion du peuple est en totale contradiction avec l’issue des discussions d’Alger : il y a un véritable déphasage entre les positions populaires et les engagements des représentants de la CMA. Les dernières revendications que le peuple a exprimées et qui sont résumées dans la résolution rendue publique à l’issue de deux semaines de discussions à Kidal en mars 2015, sont complètement ignorées par cet accord. Comment cautionner alors un tel accord ou approuver la démarche de ceux qui le signeraient.
Une Communauté internationale hostile aux intérêts de l’Azawad.
Pour Eghlas Ag Oufen, la Communauté internationale, et ce depuis les "indépendances", s’est toujours dressée sur le chemin des mouvements de l’Azawad. Cette communauté a de tout temps été du côté de l’Etat malien même lorsque ce dernier commet les pires des exactions sur les populations civiles. La Communauté internationale n’a jamais réagi à la marginalisation et à l’humiliation que l’Etat malien fait subir aux populations de l’Azawad.
"Plusieurs rencontres avec l’Etat malien ont eu lieu et des accords ont été signés par le passé, mais ça n’a jamais marché et ces initiatives se sont toujours soldées par des échecs. Et c’est toujours l’Algérie qui a joué le rôle de médiateur. Et malgré toute notre bonne volonté depuis 1960, nous n’avons eu que la répression de l’Etat malien et l’anarchie de la médiation de l’Etat algérien", a déclaré Eghlas Ag Oufen.
Dans ce processus qui dure plus depuis plus de cinquante ans, l’Etat algérien s’avère être le principal problème. Il a toujours fait en sorte qu’il soit le médiateur principal dans le conflit qui oppose l’Azawad au Mali, c’est toujours lui qui a eu à élaborer les textes d’accords. En réalité, l’Etat algérien ne se soucie pas de la Paix et ne souhaite nullement une solution profitable à l’Azawad : c’est certainement parce que cet Etat a des intérêts non négligeables dans cette affaire, sinon comment expliquer cet acharnement de l’Etat algérien à empêcher les Touaregs d’accéder à leurs droits fondamentaux.
Les intervenants craignent que l’Azawad se retrouve à nouveau dans le même scénario que les années 90 si, aujourd’hui, des dirigeants de la CMA signent l’accord d’Alger alors qu’une partie du peuple et une partie des hommes armés ne sont pas d’accord. Mais ils gardent l’espoir que même ceux qui avaient annoncé leur volonté d’aller signer le 20 juin à Bamako finissent par renoncer à leur décision et que la voie/voix de la sagesse l’emporte.
Pour dénoncer la décision par des dirigenats de la CMA de signer la "mascarade d’Alger" le 20 juin à Bamako et pour appuyer le combat des femmes et des hommes de l’Azawad décidés à se battre pour leur Liberté, Tamazgha appelle à un rassemblement samedi 20 juin à Paris.
La Rédaction.
Azawad war inezzu / L’Azawad ne se vendra pas
Rassemblement de solidarité avec l’Azawad
Samedi 20 juin 2015 à 15h à Paris.
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