El Hadj Ag Gamou, à Gao, le 9 février 2013.© Émilie Rénier pour J.A Deux membres de la famille du général El Hajd Ag Gamou, figure touarègue de l'armée malienne, ont été tués par des hommes armés dans la nuit de dimanche à lundi près de Gao. Les assassins et leurs motivations sont encore méconnus.
Deux proches parents du
général El Hadj Ag Gamou, haut responsable touareg de l'armée malienne, ont été assassinés dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 novembre par des inconnus armés dans leur village d'Intakabar, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Ansongo.
Vers 2h du matin, plusieurs hommes sont entrés dans la maison du chef de la tribu locale, Erzaghi Ag Bayes, un membre de la famille que le général Gamou appelle affectueusement "son vieux". Ils ont tiré plusieurs coups de feu, tuant le notable, sa petite-fille de 4 ans, et blessant grièvement sa femme et sa fille de 10 ans, toutes deux évacuées en urgence à l'hôpital de Gao. Les assassins, dont l'identité et les motivations sont encore méconnues, ont réussi à prendre la fuite. Dans un communiqué publié le 19 novembre, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) s'est empressé d'accuser le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) d'être derrière ce crime. Il pourrait également s'agir d'un règlement de compte, visant Gamou à travers ses proches, ou encore d'un acte crapuleux commis par des bandits. Selon une source locale, le chef de tribu avait une importante somme d'argent sur lui au moment des faits.
"Je ne sais pas si ce crime est liée à ma personne, l'enquête le dira, nous a confié le général Gamou, joint par téléphone. Ce sont peut-être les mêmes qui ont voulu m'assassiner au Niger." Le 2 décembre 2012, alors basé à Niamey avec ses hommes, le gradé malien avait
échappé de peu à une tentative d'assassinat. Un homme à moto avait foncé sur lui, tirant plusieurs balles sans atteindre sa cible.
Ennemi juré d'Iyad Ag Ghaly
El Hadj Ag Gamou, récemment promu général par le président Ibrahim Boubacar Keïta, est une figure de l'armée malienne. Cet officier touareg, réfugié au Niger durant le second semestre 2012
après avoir feint un ralliement à la rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a activement participé à l'intervention militaire franco-africaine contre les groupes jihadistes au Nord-Mali au début de l'année 2013. Issu du clan touareg des Imghad, il est l'ennemi juré du MNLA et surtout
d'Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement islamiste Ansar Eddine et membre de la tribu des Ifoghas, les "nobles" touaregs qui contrôlent Kidal.
Une bruit court à Bamako selon lequel le général Gamou pourrait être prochainement appelé à se déployer, avec son contingent, dans ce bastion de la rébellion touarègue. Entre 20 et 50 de ses hommes feraient déjà partie du bataillon de l'armée malienne présent sur place et informeraient leur supérieur de l'évolution de la situation. Selon une source non-gouvernementale à Bamako, l'assassinat des proches de Gamou pourrait être "une sorte d'avertissement" en vue de l'éventuelle arrivée du général touareg à Kidal