lundi 19 septembre 2016

Nouveau jeu d'alliances dans le nord du Mali - RFI

Nouveau jeu d'alliances dans le nord du Mali - RFI

Nouveau jeu d'alliances dans le nord du Mali

Le général El Hadj Ag Gamou, à Gao en 2013.
© SIA KAMBOU / AFP 
On ne savait pas encore vers qui allait se tourner Moussa Ag Acharatoumane, le fondateur du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA). C'est chose faite, le 15 septembre, il a rencontré le général Ag Gamou du Gatia et un représentant du MAA-plateforme, appartenant aux groupes pro-gouvernementaux.

A l'issue de cette rencontre qui s'est déroulé dans la ville d'Azawa dans la région de Gao, un protocole d'accord a été signé. Le MSA n'intègre pas la Plateforme mais plusieurs mesures ont été prises. Les deux groupes indiquent vouloir collaborer, notamment sur le plan sécuritaire avec l'organisation de patrouilles communes.

Le document rendu public sur les réseaux sociaux mentionne également l'organisation d'une rencontre intercommunautaire. Le MSA, le Gatia et le MAA-plateforme précisent que ces dispositions s'appliqueront sur « leurs zones respectives », mais aucune précision n'est donnée quant à l'étendue de ces zones. L'influence du MSA, crée il y a peu dans la région de Ménaka, est encore floue.

Un rapprochement surprenant

El Haj Ag Gamou est le dernier général touareg resté fidèle à l'armée malienne, après le déclenchement de la rébellion indépendantiste en 2012. Quant au MSA, il est issu d'une scission du MNLA, initiateur de cette rébellion. Ce qui en fait, sur le papier, des ennemis jurés.

En dépit de la signature d'un accord de paix en juin 2015, les tensions demeurent très vives entre la CMA, mouvement qui rassemble tous les ex-rebelles, et la Plateforme, qui rassemble les groupes armés pro-Bamako et dont le Général Ag Gamou est réputé proche.

Le fondateur du MSA, Moussa Ag Acharatoumane, assure s'être entendu avec le général Ag Gamou afin de mieux sécuriser les habitants du nord du Mali et de pouvoir, enfin, initier des patrouilles conjointes prévues par l'accord de paix. Le Général Ag Gamou a signé en tant que représentant de la communauté Imghad : il ne faut donc pas y voir, selon le chef du MSA, une alliance avec la Plateforme pro-Bamako. Au contraire, le MSA entend rester au sein du mouvement des ex-rebelles.

Du côté de la CMA, pourtant, le porte-parole Almouzamil Ag Mohamed dénonce un accord passé en dehors des cadres prévus par l'accord de paix. Il estime également qu'il s'agit d'un rapprochement caché avec le Gatia, membre de la Plateforme pro-Bamako, et dont les combattants sont essentiellement des Imghads, la communauté du Général Ag Gamou.

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