jeudi 14 juillet 2016

maliweb.net - Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU)

maliweb.net - Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU)

LETTRE OUVERTE N°2 :

  • Au Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar KEITA, et
  • Au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ;
– Monsieur Le Président de la République du Mali,









– Monsieur Le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), – Messieurs,

Nous, Coordination des Mouvements de Résistance de la Société Civile et Collectif International de la Diaspora des Régions Nord du Mali associés à toutes nos Communautés autochtones sédentaires (Songhay, Arma, Foulane, Chirfi, Sorko, Sourgou), vous adressons cette seconde lettre ouverte, à la suite de la précédente en date du 07 Mars 2016 envoyée au Président de la République du Mali ;

Constatant avec un profond regret que vous, Président de la République du Mali, avez superbement ignoré notre lettre du 07 Mars 2016 ci-dessus évoquée relativement à l’intégration des Jeunes Résistants au sein des Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali, et pire, votre Gouvernement est passé outre, avec mépris, dans cette velléité de vouloir contribuer à imposer une minorité armée à la grande majorité représentant plus 90% des populations autochtones, laborieuses, paisibles et républicaines,… ainsi abandonnées à un injuste sort ;

Déplorant l’incapacité de l’Etat du Mali, et de la coalition des armées de la France mercantiliste et celles envoyées par l’ONU, incapacité qui frise la flagrante complicité, face à l’insécurité rampante avec son lot de violations constantes des droits humains (viols, vols, braquages, agressions, attentats, terreurs sur les villes et campagnes à coup de roquettes, etc.) contre nos Communautés depuis 2012, et qui vont de mal en pis contre les femmes, les voyageurs, les éleveurs, les commerçants, les transporteurs, et autres paisibles citoyens ;

Considérant que, sous la pression de la Communauté internationale, vous avez choisi de signer l’ACCORD DE LA HONTE dit du processus d’Alger qui est finalement loin d’apporter la paix et la réconciliation promises, et de procéder à une application sélective dudit Accord par un reniement systématique de ses principes de base dits “d’unicité, d’inclusivité et de représentativité” et à l’encontre des principes et déclarations des Nations-Unis sur les droits des peuples autochtones ;

Considérant que pour assombrir davantage le désarroi des paisibles Communautés, votre Gouvernement revient, avec dans sa manche, une “Entente”… scélérate pompeusement signée le 20 Juin 2016 avec les fossoyeurs de nos Communautés et par la complicité de faux et indignes représentants des communautés sédentaires, dans la ferme intention d’imposer des “autorités intérimaires” pour lesquelles nos Communautés n’ont nullement été consultées, et ce, en violation flagrante de la loi modificative du Code des Collectivités du Mali, pourtant votée par l’Assemblée Nationale sous le prétexte mensonger qu’elle résoudrait pour l’ensemble de la République la question de vacance des organes élus des Collectivités territoriales ;



Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)

Considérant que face à l’adversité des groupes armés minoritaires, de la pression de la France et de la Communauté internationale, vous avez résolument choisi de courber l’échine… du Mali, Notre Nation, de brader notre honneur face à des quidams qui n’ont d’autre “mérite” que… d’avoir renié le Mali, porté les armes contre son intégrité, trahi et assassiné ses militaires, volé et violé ses Fils et ses Filles, détruit ses biens matériels et immatériels ;

Messieurs,

Rappelant que le processus de cantonnement et d’intégration devrait permettre de redéployer des forces armées reconstituées incluant normalement un nombre significatif de personnes originaires des régions du nord, y compris dans le commandement, de façon à conforter le retour de la confiance et faciliter la sécurisation progressive des Régions Nord du Mali;

Rappelant, à qui veut l’entendre, que les vaillants citoyens autochtones, avec en tête leurs Jeunes Résistants de Gao, de Tombouctou et de Mopti, n’ont plus besoin de démontrer leur dignité, patriotisme et bravoure dans la défense de la Nation et du patrimoine culturel et cultuel commun, de notre laïcité, unicité et intégrité territoriale, de notre glorieuse Histoire, au prix de leur vie, et ce, à coup de… pierres, de bâtons, de drapeau et d’hymne nationaux du Mali, seuls face aux envahisseurs de tout acabit armés, hargneux, haineux et apatrides sans foi ni loi ;

Clamant que les patriotiques Communautés autochtones n’ont jamais demandé autre chose que de vivre de leur labeur, sans quémander aucun avantage ou traitement de faveur de quelque nature que ce soit, mais qu’elles s’érigent simplement contre la redite du sempiternel cercle vicieux accepté par le pouvoir malien d’intégrer au sein des forces armées et de sécurité nationales, et des différents corps de la fonction publique d’irrédentistes rebelles, qui amasseront ainsi des moyens pour ensuite déserter impunément et retourner leurs armes et moyens contre la Nation malienne toute entière, et en particulier contre les laborieux agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, commerçants, artisans et autres paisibles citoyens des Régions du Nord du Mali…;

Déplorant la précipitation, la duplicité et le forcing observés dans la volonté d’imposer la “Coordination” et la “Plateforme” à travers des prétendues autorités intérimaires en lieu et place de nos organes élus, plus légaux, légitimes et conformes à la dernière volonté de nos Communautés à qui on veut “raser la tête, mais hors leur présence”, par pure imposture que nous ne saurions cautionner;

Condamnant la prime à la rébellion et au crime organisé encouragée par les attitudes conjuguées de l’Etat malien et de la Communauté internationale suggérant fortement que la considération, le respect et la prise en compte des aspirations ne sont acquis qu’à l’usage des armes, du rejet de l’appartenance nationale et de l’irrédentisme ;

Fustigeant la bienveillance et l’encouragement de la minorité rebelle par l’Etat malien et surtout la Communauté internationale, plus occupée à transporter du matériel lourd de terrassement et de travaux publics, et même de matériel d’exploitation d’industrie minière… qu’à réellement rechercher une solution quelconque à la crise qui justifie pourtant sa présence en vue d’une chimérique… “stabilisation du Mali” ;



Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Messieurs,

Nous,

Communautés autochtones sédentaires (Songhay, Arma, Foulane, Chirfi, Sorko, Sourgou) s’exprimant à travers la Coordination des Mouvements de Résistance de la Société Civile et le Collectif International de la Diaspora des Régions Nord du Mali ;

Décidons :

  • de dénoncer et de rejeter avec véhémence l’ACCORD DE LA HONTE dit du processus d’Alger, qui est un plan périlleux et hasardeux de retour de la paix et de réconciliation dans lequel votre Gouvernement s’est engagé, sur fond de menaces permanentes contre l’existence de notre Terroir, et de nos Communautés ;
  • de dénoncer la politique de régionalisation sélective mise en oeuvre dans le seul dessein de créer une majorité factice des races touarègues et arabes, traduisant ainsi l’insidieuse BALKANISATION en marche de nos Régions et le GÉNOCIDE PROGRAMMÉ contre nos Communautés face une minorité de Touaregs et d’Arabes, systématiquement armée, encadrée, positionnée et mise au dessus des autres ;
  • de dénoncer la communication sournoise, perfide et raciste des médias français tendant à faire coïncider la notion Régions du Nord du Mali aux seules races blanches touarègues et arabes, qui représentent à peine les 10% de la population totale de la zone ;
  • de nous opposer catégoriquement à la mise en place “d’autorités intérimaires” autres que les organes légaux et légitimes en place au sein de nos collectivités territoriales ;
  • de dénoncer et de rejeter la politique lâche et irresponsable de cantonner l’armée malienne au profit du piège du MOC (mécanisme opérationnel de coordination) pour remettre subrepticement la sécurité ou plutôt l’insécurité légalisée de nos Communautés entre les mains encore sanguinolentes de la frange touarègue des groupes armés: le MNLA, le HCUA,… le GATIA ;
  • d’exiger l’intégration sans condition des Jeunes des régions de Gao, Tombouctou et Mopti ayant résisté aux envahisseurs, voleurs, violeurs de tout acabit, à mains nues et au risque de leur vie, en lieu et place de l’armée malienne défaite, mise en déroute et ayant abandonné ainsi les familles dans la détresse totale face à des assaillants sans foi ni loi;
  • d’exiger la réinsertion sans condition au sein des Unités des Forces Armées et de Sécurité ainsi que des corps de la fonction publique du Mali de tous les Jeunes Résistants à mains nues, et de tous les ex-Combattants ayant spontanément rendu leurs armes et munitions à l’armée malienne et à l’opération française Serval au nom du retour de la République ;


Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)

  • de réaffirmer à la face des autorités maliennes et de la Communauté internationale que le vocable Azawad ne représente aucune réalité historique ou socioéconomique, et qu’il ne saurait servir de quelconque référentiel à quelque titre ou niveau que ce soit pour nos Communautés ;
  • d’interpeller le Secrétariat Général de l’ONU sur la négation et le reniement de ses engagements à “promouvoir la participation pleine et entière des peuples autochtones à la prise de décisions qui concernent directement ou indirectement leur mode de vie, leurs terres et territoires traditionnels, leur intégrité culturelle ou tout autre aspect de leur vie” ;
  • d’interpeller la Communauté internationale sur sa responsabilité active dans la politique de BALKANISATION mise en oeuvre dans nos Régions, les VIOLATIONS CONSTANTES DES DROITS DE L’HOMME et le GÉNOCIDE PROGRAMMÉ contre nos Communautés marginalisées et abandonnées à la merci d’une minorité blanche et haineuse ;
  • d’exiger de l’Etat malien la réouverture et la reprise des poursuites judiciaires devant les juridictions internes et la CPI (Cour pénale internationale) de tous les présumés auteurs, co­auteurs et complices de CRIMES DE TOUTES SORTES, de VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME perpétrées contre nos Communautés marginalisées et abandonnées à la merci de bandits armés et de criminels à tout venant de 2012 à nos jours, et malheureusement pour longtemps encore sous le regard bienveillant et complice de l’Etat malien et de la Communauté internationale ;
  • de prévenir les autorités maliennes et la Communauté internationale que la logique d’abandon de nos Communautés à leur sort et de partition de notre pays ne saurait prospérer en faveur d’une imaginaire entité voulue par une minorité armée, et que les Filles et Fils du Terroir demeurons à jamais débout pour défendre notre patrimoine historique, notre espace de vie, nos valeurs morales, socioculturelles, cultuelles et économiques bâtis au fil de siècles et légués par nos ancêtres les ŽA, les SONNI et les ASKIA ;
  • de réserver notre droit légitime à préserver, défendre et protéger notre Dignité, notre Liberté, notre Civilisation, notre Identité, notre Terroir, notre Mère-patrie, et ce, par tous moyens adéquats et possibles… ;
Nous osons espérer que vous prendrez en considération cet ultime cri de coeur de nos Communautés, et de corriger les graves injustices et dénis de notre existence et de nos droits fondamentaux,… pour le Salut d’un Mali Uni, Juste et Prospère !

Les signataires :

La Coordination des Mouvements de Résistance de la Société Civile des Régions Nord du Mali ;

Le Collectif International de la Diaspora des Régions Nord du Mali en :

n

Afrique : Ghana, Niger, Togo, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Algérie, Bénin, Nigéria, Mauritanie, Angola, Libye, Egypte, Maroc, Libéria, Sierra Leone, Guinée, Guinée Equatoriale, Sénégal, Centrafrique, RDC, Congo, Cameroun, Afrique du Sud, Mozambique, Zambie, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan ;



Lettre Ouverte N°2 au Président de la République du Mali et au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)

  • Amérique : Etats-Unis (New-York, Washington, Columbus, Atlanta, Philadelphie, Harrisburg, Greensboro, Maryland, Cincinnati, etc.), Canada, Amérique Latine (Brésil, Argentine, Cuba, etc.) ;
  • Asie : Arabie Saoudite (Mecque, Médine, Riyad, Djeddah), Turquie, Chine, Jordanie, Emirat Arabe Uni, Inde, Indonésie, ;
  • Europe : Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne, France, Hollande, Suisse, Russie, Norvège, Suède, Portugal, etc.
Gao, le 12 Juillet 2016

Ampliations :

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Mali;

Monsieur Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU et Chef de la Mission

Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA);

Monsieur le Haut Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL);

A tous Groupes ou Mouvements armés dans les Régions Nord du Mali

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