lundi 11 avril 2016

maliweb.net - Commémoration de l’indépendance de l’Azawad à Kidal : Face à la démission des Maliens, la CMA défie la République

maliweb.net - Commémoration de l’indépendance de l’Azawad à Kidal : Face à la démission des Maliens, la CMA défie la République




Le peuple malien, le gouvernement, les partis politiques, la société civile ont-ils déjà cautionné la partition du Mali ? Tout laisse à le croire au vu de l’étonnant mutisme qui a entouré la célébration à Kidal mercredi dernier de l’anniversaire de l’indépendance de l’Azawad. L’événement est passé comme une festivité normale et naturelle dans une République jusque-là unitaire. Face à un pouvoir qui étale toutes ses faiblesses, la Cma n’hésite point à défier la République.

Voilà maintenant des années que le peuple malien fait face à une crise dont les raisons et motivations sont très loin des frontières du pays.  En effet, des années durant, les modalités de gestion et de résolution de ce malaise national, encore non définies par les acteurs se transforment en anxiété pour le peuple dont la seule motivation reste le vouloir vivre ensemble.

Comme approche, en lieu et place d’un forum national, le gouvernement dans sa chasse sans armes et minutions a concocté les contenus d’un accord de paix qui sera par la suite paraphé par les rebelles regroupés dans une Coordination des mouvements de l’Azawad. Chouchoutés par la communauté internationale et autres membres de la médiation de la crise, les rebelles restent encore et toujours, malgré la signature de l’accord de paix, dans la logique de défiance de l’Etat malien. Ainsi, à la brouille créée après la tenue du Forum de Kidal sans la présence et la participation du gouvernement, les membres de la Coordination des Mouvement de l’Azawad, pour réitérer leur acte de partition, ont organisé le 06 Avril dernier des festivités commémoratives de l’Indépendance de l’Azawad. Scandaleux, cet acte l’est au regard des grands moyens mis en œuvre par l’Etat pour d’abord, la signature de l’Accord de paix, mais aussi vis-à-vis des principes républicains. Honteux, pour le fait que les responsables de cette coordination se déambulent à Bamako aux frais de l’Etat malien. Ils sont entretenus (logés, nourris et véhiculés) comme des princes par l’Etat.





A quoi donc penser, si le gouvernement malien, après avoir financé le fumeux forum de Kidal à hauteur de 400 millions de nos francs fait, face aujourd’hui à la mauvaise foi des membres de la Cma ?

En tout cas, après le forum de Kidal, les habitants de la ville ont célébré dans une grande ambiance festive l’anniversaire de l’Indépendance de l’Azawad sous les yeux de la communauté internationale, des partis politiques maliens, du gouvernement malien et même de la société civile sans qu’aucun de ces différents groupements ne pipe mot. Un silence radio de la part de nos dirigeants politiques et de notre société civile qui n’ont daigné coller une riposte à cette attitude qui déshonore et faibli la nation malienne dans sa quête de valeurs de reconstruire. Lieu de se poser la question de savoir si le peuple malien dans son ensemble à travers ce mutisme a accepté la partition du pays ?

Par ailleurs, le président de la République vient de recevoir une paire de gifles magistrales venant des membres de la Cma.

Pour mémoire, pendant les campagnes présidentielles de 2013, IBK a pourtant tenu des discours musclés à l’endroit des rebelles: « Aucun bandit ne se hissera à mon niveau » ; « Je ne négocierai pas avec des hommes armés » ; «  Personne ne me trimbalera ». Des discours guerriers qui, tout en rassurant le peuple, faciliteront son élection à la tête de l’Etat malien avec plus de 77% des suffrages. En effet, plus de deux ans après cette élévation, le peuple est inspiré d’un sentiment mélangé dû à la non-proportionnalité entre les discours et les actes posés par le président. Alors questions : N’a-t-il pas négocié avec les rebelles ? N’est-il pas trimbalé ? En tout cas, le peuple, bombardé par la promesse d’un miracle malien, reste coincé entre les murailles d’une déception au sud et celles d’une mauvaise foi des rebelles du nord.

Serge Lath 

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