"« La rébellion touarègue expliquée en... - A Yèlè - OPEN WORLD
"« La rébellion touarègue expliquée en bref »
par Mohamed AG HAMATY, ingénieur forestier à la
retraite à Bamako, Mali ;
e-mail : medaghamati@gmail.com
Je donne ici les positions de trois acteurs maliens
(deux cadres technocrates touaregs) et un
anonyme malien supposé être bambara (l’ethnie
majoritaire au Mali).
1. Auteur d’un essai intitulé « la question
touarègue au centre du capharnaüm de la crise au
Mali en 2012-2013 » (Bamako, Mali, Juillet 2013),
Mohamed AG HAMATY (un cadre touareg retraité)
qui a initié cette brève explication de la rébellion
touarègue donne les explications suivantes.
Sans être donneur de leçons, Mohamed AG
HAMATY est un éveilleur de conscience qui défend
avec une sincérité émouvante les valeurs
identitaires et culturelles de sa société touarègue
sans insulter celles des « autres » communautés
noires avec lesquelles les touaregs cohabitent; il
ne s’ensuit pas pour autant, l’esprit d’un
conservateur.
Ce que Mohamed AG HAMATY récuse, c’est
l’encrassement des têtes des jeunes touaregs par
l’idéologie rebelle à tous vents, l’enflure de leur
égo identitaire touarègue et leur narcissisme qui
les met au-devant la scène régionale saharo-
sahélienne sous le signe de la lutte armée pour
conserver (selon eux), coûte que coûte, l’image
édulcorée et galvaudée de leur « autochtonie
saharienne » et de la suprématie de la « race des
Hommes Bleus », les fougueux guerriers sahariens
qui cultivent le mythe de l’invincibilité.
Dans le premier chapitre de son essai intitulé «
Réfutation du projet Libération de l’Azawad » du
Mouvement National de Libération de l’Azawad
(MNLA), je note ce qui suit.
Dans le prologue, je définis le Mouvement National
de Libération de l’Azawad (MNLA) et son projet
«Libération de l’Azawad » : la « catastrophe » du
peuple touareg du Mali, la plus significative de
toute sa vie.
Le peuple Kel-Tamacheq dit « touareg » que les
rebelles du MNLA ont voulu sauver – alors qu’il
n’a crié aucun danger ! -, en libérant l’Azawad –
leur « pays » supposé par eux couvrir toutes les
trois régions du Nord Mali -, s’est retrouvé dans la
situation ubuesque et catastrophique la plus
significative de toute sa vie.
En effet, l’Azawad, en ce mois de Juin 2012, est
vide de touaregs qui se sont réfugiés dans les
pays voisins (environ 300 000 réfugiés au
décompte de fin mai 2012), soit les 2/3 de la
population en dehors de de l’Azawad, le tiers
restant étant des nomades transhumants dans
l’espace pastoral, 1% pris en otage par AQMI dans
les trois centres urbains Kidal, Gao et
Tombouctou, confirmant, pour les gars du MNLA,
ce que dit l’adage de chez moi : « Celui qui est
allé au ciel, lorsqu’il est revenu, il a trouvé que la
terre n’était plus là !».
Bien traduit et vu à la lumière des évènements en
cours, cet adage « catastrophe » est vécu par les
gens du MNLA qui déambulent dans les régions du
Nord Mali vides de leurs populations touarègues et
arabes … et même Sonraïs, Peulhs et Sorkos !
Le MNLA a donc libéré pour rien un territoire vidé
des populations pour lesquelles il a entrepris son
projet vide de sens ; ce qui confirme, si besoin, la
nullité de son projet « Libération de l’Azawad » !
C’est que le peuple touareg du Mali qui n’a pas
réclamé et, par conséquent non combattu, pour
son « indépendance », se retrouve dans la
situation du peuple palestinien de l’époque de la
création de l’Etat d’Israël en 1947, la Nebka (la
catastrophe » du peuple palestinien dont environ
200 000 personnes se sont réfugiées dans les
pays arabes voisins et ne sont pas encore
revenues en Israël jusqu’aujourd’hui, situation
comparable à la « catastrophe » en cours pour le
peuple touareg du Mali dont environ 300 000
personnes sont réfugiées dans les pays voisins ; le
« péché d’Israël » pouvant s’appliquer aux rebelle
du MNLA et aux cadres intellectuels touaregs qui
les soutiennent ; l’Histoire les jugera !
Je suis fondé de conclure que le MNLA, en
s’attaquant à l’Etat souverain du Mali pour lui
arracher de force les 2/3 de son territoire, pour,
soit disant émanciper toutes ses populations
confondues, n’a pas fait preuve de bon stratège
guerrier. En effet, un bon plan d’opérations
militaires suppose de procéder par libérer par
étapes les régions, en commençant par celle de
Kidal parce que c’est le bastion des rebelles
touaregs et, mieux, c’est la plus homogène du
point de vue peuplement touareg par laquelle le
MNLA aurait dû tester l’acceptabilité du fait de «
séparatisme » avec le Mali.
Qu'est-ce qui fonde le MNLA et son projet
politique : «Libération de 'Azawad» ?
Je tenterais dans cette partie de démontrer,
arguments et documents à l'appui, le non-sens du
concept « Libération de l'Azawad », en disant
que :
· du point de vue du peuplement humain de
l'Afrique du Nord et de l'Ouest, les touaregs sont
des allogènes (étrangers) du Sahara et du Sahel
maliens;
· du point de vue géographique et historique, les
touaregs du Mali n'ont pas hérité d'Etats
constitués, encore moins dénommés «Azawad» qui
ne saurait être qu'une simple vue de l'esprit
torturé de gens en mal d'héritage identitaire
politique;
· du point de vue socio-économique, dans
l'espace saharo-sahélien malien, les touaregs ne
sont, dans leur majorité, que des pasteurs
nomades qui ont un mode de vie archaïque qui les
poussent à entreprendre des activités en marge de
la légalité, comme celles anciennes de razzias, de
brigands et de coupeurs des routes
transsahariennes (vols, agressions, rançons) et
celles à hauts risques de dangers (trafic de
drogues et enlèvement d'otages) en lien avec la
mafia narcotrafic et salafistes ; les rébellions
touarègues cycliques contre le pouvoir central du
Mali étant le corollaire de ces activités
marginales ;
· la marginalisation de la communauté touarègue
au sein de la grande et diverse communauté
pluriethnique malienne est la conséquence qui fait
« la male vie» des touaregs dont certains (comme
moi) avaient cru – et croient encore - à une
possible intégration au sein de la Nation Malienne!
En un mot, comme en dix, je vais déstructurer le
discours du MNLA, en vue qu'il soit nié et banni
de la culture touarègue en particulier et malienne,
en général, d'abord par les jeunes touaregs et,
ensuite, par tous les maliens qui sauront que les «
thuriféraires» (les lampistes, les guides) du MNLA
ne sont que des « arnaqueurs» de l'histoire!
« Libération de l'Azawad : une minorité qui veut
brimer une majorité !
Les promoteurs de ce paradigme, les rebelles
maliens du MNLA et des cadres intellectuels
touaregs en mal de visibilité politique au Mali et
au niveau international, constituent une minorité
dans leur communauté touarègue (2% de la
population des 3 régions du Nord Mali) et une
minorité parmi les populations du Nord-Mali dont
les Sonraïs, les Maures, les Peulhs, les Sorkos et
les Bellas constituent les 98%); d'où le constat:
les rebelles touaregs du MNLA et des cadres
intellectuels touaregs en mal de visibilité politique
au Mali et au niveau international ne représentent
qu'eux-mêmes !.
Quel regard jette un intellectuel malien touareg «
anti-rébellion, anti-séparatiste et anti-Azawadien»
sur le MNLA et ses thuriféraires ?
Le MNLA (succédané/erzast du MPA-Mouvement
Populaire de l'Azawad de la rébellion touarègue
des années 90), le Mouvement National pour
l'Azawad (rébellion touarègue de 2010) est un
mouvement politique et militaire clandestin,
subversif, propagandiste, velléitaire qui voudrait
hériter et refonder le MPA original dont les cadres,
comme Iyad ag-Ghali (un fier touareg
analphabète, non éduqué, Ifoghas de l’Adagh-
Kidal) et Zéidane ag-Sidi-Lamine (un fier touareg
technocrate, cultivé et bien éduqué Chamanamas
de Gao), sont jugés dépassés et vendus au GRM-
Gouvernement de la république du Mali; le MNA
négativiste nie le Pacte National (lutte
intellectuelle contre Zéidane), est carrément
rebelle, belliciste, raciste, et intransigeant dont
l'objectif final est, en théorie rêveuse (vente
d'illusions), « la libération totale de l' Azawad
» (qui ne fut jamais un territoire autonome du
Mali, administré par une quelconque autorité
politique Kel-Taamcheq) par l'appel des touaregs
(et mêmes des autres communautés Sonraïs,
peulhs et Sorkos) à l'incivisme, à la
désobéissance civile, à la guerre civile, un concept,
paradigme, slogan, cri de ralliement qui dénie au
Mali l'appartenance des 3 régions du Nord dont
AZAWAD est l'appellation selon les promoteurs
azawadiens; les thuriféraires du MNA copient/
collent le projet «politique» de l'ADC-Alliance
Démocratique du 23 Mai 2006, Ibrahim ag
Bahanga étant considéré, avant sa mort, comme
pouvant potentiellement assurer l'aile militaire du
MNA (les héritiers du célèbre rebelle touareg
Ifoghas de l’Adagh (Kidal) des années 2006,
Ibrahim ag-Bahanga, auxquels s'allie Alghabas
Ag- Intalla de la chefferie Ifoghas de l’Adagh, un
député malien, élu à Kidal, portent le flambeau
MNLA, selon les dernières nouvelles); les
«géniteurs» du MNA sont des jeunes touaregs «
déboussolé »s. d'obédience « Fel-kel-Azawad»
(Lutte pour la Cause du Peuple Kel- Tamacheq,
une sorte de Toumast guerrière!) dite de la
«Jeunesse kel- Tamacheq Eveillée» de Mossa AG
CHAGHATMA); le MNA, fondé en 2009 par des
jeunes pseudos intellectuels touaregs, des
étudiants de l'Université de Bamako, « tout-
venants» des ethnies touarègues de Gao, de
Ménaka et de Kidal, un patchwork) dont Mossa AG
CHAGHATMAT est le gourou, ce chef contesté
depuis Mai 2011 suite au premier congrès du MNA
avorté à Tombouctou par la Sécurité d'Etat qui a
embastillé les meneurs.
Les questions suivantes furent posées (et non
répondues) aux jeunes touaregs qui défendent «
les couleurs» du MNA/ MNLA sur les réseaux
sociaux (Facebook essentiellement); ceux-ci
affirment, urbi et orbi, qu'ils représentent l'intérêt
du peuple Kel-Taamcheq, y compris contre des
«Tamachecophiles» affirmés (comme moi !) et
autres qui ne sont pas de l'ethnie tamachèque :
· en quoi, les Azawadiens «fieffés» sont
l'émanation du peuple Kel-
Tamacheq?
· Qui les a mandatés ?
· Quelle est leur audience?
· A qui rendent-ils compte de leurs actes?
· Quelle est la base juridique, politique et
historique qui fonde le concept « Libération de
l'Azawad » ?
De mon point de vue, il n'y avait jamais eu, dans
l'histoire du Sahara et du Sahel, de territoire
autonome administré par des touaregs sur
l'espace des 3 régions du Nord-Mali.
Qu'est-ce qui fait dire à certains que le Mali doit
libérer les 3 régions du Nord-Mali qu'il a
colonisées depuis 52 ans? Ne serait-ce pas que
des négationnistes, des nihilistes, des
affabulateurs et des falsificateurs de l'histoire de
notre « pays» qui nourrissent un esprit présent et
passé de revanche par rapport à certaines ethnies
du Mali (Soninkés, Bambaras, Songhoïs, Sénoufos
et Peulhs) qui avaient eu par le passé des empires
et des royaumes sur le même territoire qu'ils
appellent « Azawad » et que, au nom de cette
volonté de revanche « historico- ethnocentrique
touarègue », les MNLAistes poussent à la création,
par la force, d'un « Etat-Emirat-Bantoustan
saharo-sahélien» qui serait dédié aux touaregs,
comme le Sud-Soudan?
COMPRÉHENSION DES CONCEPTS RELIÉS AU
PARADIGME «LIBERATION
DE L'AZAWAD »
Voilà comment je comprends les concepts reliés
au paradigme «LIBERATION DE L'AZAWAD ».
AZAWAD géographique : La vallée fossile du
Sahara Central s'appelle en
Tamacheq « AZAWA » (le plat) qui a une superficie
de 380km2, toute comprise dans la seule région
de Tombouctou, entre la ville d’Araouane et les
salines de Taoudéni.
AZAWAD politique : est la zone en cours d'érection
en 9ième région au Mali
appelée « région de TAOUDENI» que je prénomme
« ASSAHRA » dans le cadre de la déconcentration/
décentralisation, pour faire plaisir aux Arabes
sahariens
maliens qui nomadisent dans cette partie
saharienne qui est leur point d'attache
politique.
AZAWAK géographique: la vallée appelée
«EZAWAGH» en Tamacheq ou
« Bassin des IWELLEMEDEN» prolonge le
TAMASNA, le pays des Imouchagh «
IWELLEMEDEN », les guerriers touaregs qui ont
contrôlé le TADAMAKAT (confédération des
sociétés touarègues d'ASSOUK) au 15ième siècle,
avant sa destruction par l'Empereur Songhoï de
Gao.
AZAWAK politique : EZAWAGH ou Bassin des
IWELLEMEDEN est la zone en cours d'érection en
10ième région au Mali appelée « région de
MENAKA dans le cadre de la déconcentration/
décentralisation, pour faire plaisir aux
IWELLEMEDEN qui nomadisent dans cette partie
sahélienne qui est leur point d'attache politique.
La confédération des IWELLEMEDEN, du 16ième
au 19ième siècle, dont les zones d'attaches des
pasteurs nomades transhumants qu'ils sont
encore étaient le Tamasna, la boucle du Niger et
l'Azawak, n'a pas assuré de suzeraineté politique
sur ces espaces pastoraux; cependant que les
IWELLEMEDEN ont fait montre de leur puissance
guerrière pour rançonner des peuplades des
territoires partagés.
La rébellion touarègue des années 1990 fut
théorisée, déjà au milieu des années 1980, par
Kadhafi qui instrumentalisa de jeunes touaregs de
Kidal émigrés « économiques» et militarisés en
«Légion Saharienne» pour déstabiliser les pouvoirs
politiques en place dans la bande saharo-sahélien
ne; le Guide de la Jamahiriya Libyenne a fait le
testament de créer un « foyer touareg» au Mali et
au Niger en rebellant les jeunes touaregs contre le
Mali et le Niger.
Selon de jeunes touaregs scolarisés kel-Antesser
de Goundam ayant fleurté avec la rébellion des
années 1990, au sein du FPLA-tendance
Chamanamas, de Rhissa-Gova et de Zéidane ag-
Sid'Alamine, émigrés en Mauritanie (suite aux
effets collatéraux de la rébellion touarègue des
années 90), que j'ai questionnés, en 1997-99, le
paradigme «LIBERATION DE L'AZAWAD» est «sorti
de /a bouche» du Vénérable Mohamed Ali ag-
ATTAHER, l'Amenokal des kel-Antesser de
Goundam qui avait «cotisé» le générique/nom de
baptême/cri de ralliement de la deuxième
génération des rébellions touarègues; venus le voir
au Maroc où il était réfugié depuis sa libération
par Moussa TRAORE, à la suite de sa détention
par Modibo KEITA pour sa participation avérée à
la rébellion touarègue de 1963, une délégation des
rebelles venant de la Libye en 1988 repart avec le
sigle/slogan «UBERATION DE L'AZAWAD», seule
soutien moral et politique que feu l’Honorable et
Vénéré Mohamed Ali ag-ATTAHER, l'Amenokal des
kel-Antesser de Goundam au temps colonial
français, de 1929 à 1952, vieillard sénile à cette
époque, pouvait offrir à cette deuxième génération
de rébellion touarègue au Mali.
En 1988, Mohamed-Ali ag-ATTAHER, appelé par
les Ichoumars «le Lion de l'Azawad », espérait voir
(ou entendre ?) que la «République des
Lithamés» (Azawad) sera créée en lieu et place
des trois régions du Nord-Mali comme il en fit
appel en 1957 au Général DE GAULLE, à la veille
des indépendances des colonies de l'Afrique de
l'ouest, sans toutefois suggérer dans cette
demande aux autorités coloniales françaises, en
ces temps reculés, le territoire à dédier aux
touaregs sahariens et encore moins son
appellation.
Mon texte «les pasteurs nomades n'ont contrôlé
politiquement, au sens d'un pouvoir politique du
type Etat, aucun territoire», posté sur le site WEB
«Kidal Infos» dit que, concernant TADAMAKAT, le
seul territoire jamais contrôlé par des touaregs,
aucun Amenokal n'est cité dans les archives, alors
que la présence des IWELLEMEDEN était signalée
dans le Tamasna d'à côté; ces braves guerriers
faisaient des incursions/razzias dans le
TADAMAKAT (capitale Essouk) avant sa
destruction par l'Empire Songhoï, à la fin du
16ième siècle.
La comparaison entre les Kurdes et les Touaregs
s'arrête au seul fait que les deux peuples
nomades se sont retrouvés à cheval entre
plusieurs Etats. Si pour les Kurdes qui n'avaient
pas non plus d'Etat unifié à eux, la puissance
coloniale anglaise a fait exprès de les dispatcher
sur les cinq Etats (qui avaient l'âge du Moyen
Age, comme l'Angleterre !) pour contrôler leur
bellissime, les français, dans un élan de pouvoir
faire l'amitié des Touaregs saharo-sahéliens, à
dessein de contrôler l'exploitation des ressources
du Sahara, ont voulu, eux, au dernier moment
avant l'octroi de l'indépendance aux pays qui les
contiennent, les regrouper, en vaste un projet
politique appelé OCRS dont les territoires n'étaient
pas bien définis, à l'époque, l'Algérie en guerre
d'indépendance et les pays du « B/ad es
Soudan» (la rive Sud du Sahara) voulant garder
leurs nomades qui ne concevaient pas non plus de
frontières.
Au total, de mon humble point de vue de citoyen
nationaliste malien qui respecte aussi son
identitaire spécifique « kel Tamacheq », s’agissant
de la résolution de la crise dite de la « question
touarègue », la Paix au Nord Mali serait, et de loin,
le meilleur moyen de diluer une communauté (les
kel Tamacheq) faible numériquement au sein
d’une autre incomparablement plus nombreuse
constituée des autres communautés maliennes
bambara-sonraï-peulh et autres … ; l’atmosphère
de bellicisme actuelle avec les rebelles touaregs
du MNLA ne peut que perpétuer un état de fait de
« ni guerre, ni paix », un flou dangereux !
2. Commentaire d’un anonyme forumiste de
Maliweb du 4 Avril 2014, je le cite : « les causes
réelles des rébellions au Nord Mali sont:
- Le Sahel est une zone propice au trafic en tous
genres que certains groupes minoritaires criminels,
tels que le Mouvement National de Libération de
l’Azawad (MNLA) et le Mouvement Arabe de
l’Azawad (MAA), etc. n’hésitent pas à utiliser à
des fins politiques et religieuses alors qu’ils ne
sont pas les seules ethnies dans la zone. Ils sont
d’ailleurs désavoués par leurs communautés qui
les fustigent de parler en leurs noms ;
- Le terrain est tellement favorable vue l’étendue
de la superficie que depuis les dizaines d’années
(60 environ) cette zone est en proie aux groupes
criminels de trafic brandissant des revendications
politiques ou religieuses, d’ailleurs illégitimes, pour
cacher leur trafic juteux ;
- C’est la raison pour laquelle ces groupes (MNLA,
MAA, Ançar-Dine, AQMI, etc.) s’opposent à une
présence républicaine régulière dans cette vaste
zone;
- Vols de bétail trafic de drogue, trafic d’armes
très juteux ;
- Les revendications politiques ou religieuses mal
placées ne sont qu’un écran de fumée.
C’est exactement comme les cartels mexicains et
les FARCS qui cherchent à contrôler des zones
entières refusant de travailler et vivant de trafics
de tous genres.
Un N Honorable Député Touareg respecté affirmait
qu’il a eu à visiter le Sud du Mali /Kadiolo et que
Kadiolo, cette ville n’est pas plus développée que
ses consœurs du Nord …
Alors, alors et alors ? Les masques de ces
organisations criminelles ne tombent-ils pas? »
3. La position de l’ancien premier ministre, Ahmed
Mohamed Ag Hamani
Rapportée par un article de la presse malienne en
ligne, Malijet, le journal l’Indépendant dans sa
production du 31 Mars 2014, l’ancien premier
ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani assène, ses
quatre vérités sur la crise du nord lors de la ziara
annuelle de la Famille Tall de Bandiagara : «
L’opinion internationale doit comprendre que ces
rébellions sont le fait d’un petit groupe politico-
militaire formé idéologiquement et militairement
en Libye » ; aussi, la notabilité touarègue
désapprouve les solutions souvent préconisées
pour le règlement de ces crises marquées par
l’impunité et la prime à la rébellion par des
intégrations systématiques des combattants et
des avantages matériels divers. Il propose
quelques pistes pour régler définitivement cette
affaire.
Selon le premier ministre Ag Hamani, Président
d’Honneur de la plateforme des Cadres et Leaders
Kel Tamasheq qui promeut un plaidoyer sur notre
vision de la grave crise politico-sécuritaire qui
secoue notre pays de façon cyclique depuis
plusieurs décennies « cette crise profonde en
mutation permanente depuis 2006 a atteint son
point culminant en 2012 avec l’occupation des
régions de Tombouctou, Gao et Kidal par les
groupes armés du MNLA, jihadistes d’Ançar Dine,
d’Aqmi et du Mujao. Le plaidoyer que notre
plateforme développe sans relâche participe de
notre volonté profonde de contribuer à l’exigence
et surtout le devoir de sauvegarder l’intégralité et
la sécurité nationales dans un Mali de paix et de
cohésion durables. »
Dans les foras sur la « question touarègue » qu’il
a présidés, au courant 2012 à 2014, en sa qualité
de notabilité touarègue respectable, Monsieur
Ahmad-Mohammad Ag Hamani (ancien Premier
Ministre du Mali) a défini la paix comme « un état
de tranquillité générale se traduisant par l’absence
de querelles et de troubles, permettant la pleine
liberté de circulation des personnes et des biens
dans un espace donné ainsi que l’absence de
violence. Quant à la réconciliation nationale ou la
réconciliation des peuples, elle résout une situation
de rupture du climat d’entente entre les
composantes d’une même nation. »
Par ailleurs, Son Excellence Ag Hamani a tenu à
rétablir la vérité historique qui repose, selon lui,
sur sept points indiscutables :
1) Toutes les crises que le Mali a connues sont à
la fois des rébellions au Nord, coïncidence ou pas,
accompagnées par des crises institutionnelles et
sécuritaires au niveau national. Ces questions
méritent d’être approfondies et élucidées ;
2) La gestion de ces crises et de leur impact
laisse à désirer, car elle pêche par défaut des
mécanismes de suivi et évaluation ;
3) S’agissant des rébellions du Nord dites
touaregs, elles ne présentent aucun caractère ni
cyclique et régulier, ni endémique. Pour s’en
convaincre, il suffit de rappeler que de 1964 à
1990, aucun mouvement de rébellion n’a été
constaté et chacun d’eux coïncide avec un
contexte national et international favorable ;
4) Ces rébellions ne sont ni ethniques, ni raciales.
Il s’agit des groupes armés agissant contre l’Etat
malgré des tentatives de certains de vouloir
impliquer les populations dans ces conflits aussi
bien du côté des rebelles que des responsables
administratifs et politiques ;
5) En dehors de celle de 1963, toutes les autres
rébellions ont été déclenchées par des éléments
venus de Lybie ;
6) Elles sont toutes nées à Kidal et animées
essentiellement par les ressortissants de Kidal ;
7) Les solutions au règlement des crises ont été
marquées par l’impunité et la prime à la rébellion
par des intégrations systématiques des
combattants avec des avantages matériels divers.
Pour AG HAMANI, la première condition pour le
rétablissement d’un climat de paix réelle et de
réconciliation est l’existence d’un environnement
de sécurité égale pour tous. « Tous les détenteurs
d’armes sont à désarmer systématiquement dans
les conditions définies par la loi, car seul l’Etat
doit avoir le monopole de la violence », a-t-il
tranché. Avant d’ajouter « qu’il est paradoxal,
voire inacceptable que les milices armées dites
d’autodéfense, constituées sur une base ethnique
et hors-la-loi, opèrent impunément aux cotés de
l’armée républicaine ».
Pour Son Excellence Ag Hamani « les nouvelles
dispositions du Gouvernement malien dans la
recherche de résolution à la crise du septentrion
sont hautement salutaires. En décidant de prendre
ses responsabilités, assurer le leadership de
l’indispensable dialogue politique inclusif entre
toutes les communautés pour une paix et une
réconciliation véritables et cela, sur le territoire
national, le Mali donne des gages de volonté
politique encourageants.
Il ne s’agit nullement de récuser ceux de nos amis
et frères de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de
l’Union Européenne, du Système des Nations
Unies ou des Etats-Unis d’Amérique qui, dans un
élan rarement constaté jusque-là, ont volé au
secours d’un Mali dont l’existence était
compromise et qui, de ce fait, leur restera
éternellement reconnaissant. Bien au contraire,
l’appropriation de la médiation par le Mali
participe de sa volonté d’apporter cohérence et
efficience dans des initiatives souvent cloisonnées,
régies par des agendas parfois différents, quand
elles ne contribueront pas à terme à se neutraliser.
Enfin, elle est la résultante du contexte politique
nouveau, avec un Président de la République élu à
l’issue d’élections exemplaires et une Assemblée
nationale fraîche venant parachever le retour à la
normalité constitutionnelle. C’est donc un Mali
nouveau, conscient des enjeux, respectueux de ses
engagements, qui veut prendre en main son destin
et œuvrer pour son avenir en capitalisant les
expériences du passé. Dans la recherche de paix
dans le Nord de son pays et plus largement au
Sahel, le Mali saura compter sur la coopération de
facilitateurs que sont les pays du champ.
L’Algérie, la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le
Burkina Faso sont nécessaires pour juguler la crise
et ses conséquences.
Cette collaboration devrait être élargie à d’autres
volontés comme le Maroc, et même la Lybie,
partenaire effective de certains mouvements
armés, dont le MNLA.
En plus des pays du Champ, la France, l’Union
européenne, les Etats-Unis, l’Union africaine et la
CEDEAO doivent exercer une pression politique sur
le MNLA et ses alliés pour parvenir à un
désarmement total, préalable à des discussions
crédibles et porteuses d’espoir.
La volonté malienne d’une paix durable est réelle,
partagée par les plus hautes autorités et par
l’ensemble du peuple malien. Au sortir du gouffre
de 2012, il ne viendra plus jamais à l’esprit de qui
que ce soit de promouvoir un quelconque
saupoudrage. La crise malienne ne sera pas un
problème onusien, mais une difficulté nationale
prise au sérieux et qui sera résolue avec courage
et détermination.
C’est dire que la feuille de route de la médiation
en cours de finalisation par le Gouvernement fera
l’objet de la plus vive attention et chaque citoyen
est interpellé et devra jouer sa partition.
Ag Hamani terminera son discours par une juste
perception du cas de Kidal en affirmant que « la
recrudescence des insurrections armées n’implique
pas toute la communauté touarègue. En réalité, les
rébellions ont toutes pris naissance dans l’Adrar
des Ifoghas et ne mobilisent même pas toute la
communauté targuie de Kidal qui représente à
peine 52 000 personnes selon les statistiques du
RGPH de 2009. L’opinion nationale et
internationale doivent comprendre que ces
rébellions sont le fait d’un petit groupe politico-
militaire formé idéologiquement et militairement
en Libye sans légitimité et imposé à des
populations qui cohabitent pacifiquement depuis
très longtemps avec les autres groupes régionaux
(Songhaïs, Peuls, Maures, Arabes, Bambaras),
pour ne citer que ceux-là.
Aussi, il urge d’intégrer dans la recherche de
solution durable la crise de leadership et de
chefferie dans la région de Kidal qui a toujours
constituée un des paramètres essentiels de ce
conflit. En effet, le règlement du conflit armé serait
inachevé si la mutation indispensable de la
domination des Ifoghas dans la région n’aura pas
été normalisée dans un pays démocratique et
moderne. »
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