Le mardi 06 janvier courant, s’est tenue au siège de l’Onu une réunion du Conseil de sécurité de ladite organisation internationale. Au cours de cette rencontre, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a présenté son dernier rapport au titre de l’année 2014. Dans ce rapport, Monsieur Ban Ki-moon a qualifié le Gatia (Groupe d’Autodéfense Touaregs Imghads et Alliés) de groupe “pro-gouvernemental”. Ce qualificatif de “pro-gouvernemental” attribué à une milice n’a pas manqué de heurter la sensibilité de certains observateurs. Mais qu’à cela ne tienne. Ban Ki-moon va plus loin dans son rapport en tentant de prouver une certaine accointance entre le Gouvernement malien et le groupe d’autodéfense Gatia.
En effet, il fait ressortir dans son rapport que “le 19 octobre 2014, le Mnla et le Gatia s’affrontaient juste à côté de N’Tillit pour le contrôle de Tessalit que le Gatia a fini par prendre au Mnla. Le déploiement ultérieur des Sorces de Défense et de Sécurité Maliennes (Fsdm) à N’Tillit et à Tessalit a alimenté les allégations de collusion entre ces forces et le Gatia”.Il faut dire que dans son rapport, Ban Ki-moon a semblé donner droit aux allégations contenues dans un communiqué du Mnla (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) rendu public en fin décembre dernier et dans lequel ce mouvement séparatiste accuse le Gouvernement malien de fomenter une guerre civile en s’accointant avec des milices communautaires. Aussi a t-il été mentionné dans ce communiqué du Mnla qu’ “Après les attaques lancées contre les postes avancés de la coordination (ndlr : Coordination des mouvements de l’Azawad) à N’Tillut, Tessalit et Boulakassi dans la zone du Gourma en octobre dernier, quelques jours après, le drapeau malien flottait sur ces différents villages. La complicité est désormais à ciel ouvert, autrement dit, ça ne fait plus aucun doute, le Mali pousse à une guerre civile”.
Si le Mnla a été chassé de N’Tillit, Tessalit et Boulakassi, cela est tout à fait normal et les maliens se rejouissent d’un tel état de fait car, c’est par usurpation que ce mouvement séparatiste avait occupé les lieux. Si le drapeau malien a flotté sur ces villages, cela est tout à fait légal et légitime car ces localités font partie intégrante du Mali. L’Organisation des Nations Unies (Onu), oeuvrant pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de chacun de ses pays membres, ne doit pas et ne peut pas cautionner des actes visant à une sécession dans un de ces pays. Il est alors surprenant de voir le premier responsable de cette organisation internationale condamner à “mots couverts” des actions tendant à retablir l’intégrité territoriale dans un pays qui est en passe d’être divisé des suites d’une rébellion illégale et illégitime. À la lecture du rapport de Ban Ki-moon, on pourrait croire qu’il a un penchant pour le Mnla. On se rappelle qu’en 2012, il s’est montré très réticent à une intervention internationale contre les groupes rebelles. Son représentant pour le Sahel avait même déclaré qu’aucune intervention n’était possible avant septembre 2013. Il a fallu que la France les bouscule un peu.
En tout cas, à la lecture du rapport du secrétaire général de l’Onu, la réaction du Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, qui assistait à la réunion ne s’est pas fait attendre. Le Ministre Abdoulaye Diop a fait remarquer aux membres du Conseil de sécurité de l’Onu que certains passages du rapport du Secrétaire général de l’Onu sont fortement contestables et sont sujets à être prouvés. Il a refuté catégoriquement tout soutien du Gouvernement malien à l’endroit des groupes d’autodéfenses au nord du Mali.
Le Ministre a plutôt accusé les groupes séparatistes de toujours s’adonner à des actes qui violent le cessez-le-feu. À ce titre, il a déploré l’occupation progressive et continuelle des localités par les groupes séparatistes. Il a aussi déploré les attaques récentes perpetrées contre la Minusma et contre un camp des Forces Armées Maliennes (Fama) à Nampala. “Le Mali a constamment honoré ses engagements dans le processus de paix en cours. Les groupes d’autodéfense ne sont ni suscités, ni soutenus par le Gouvernement du Mali (…) Le Gouvernement du Mali considère ces attaques terroristes comme une violation flagrante des accords de cessez-le-feu, de la feuille de route et des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies”, a dit le Ministre des Affaires Étrangères.
Mamadou GABA
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