jeudi 6 juin 2013

L’armée en guerre contre le MNLA

 L’armée en guerre contre le MNLAPublié le mercredi 5 juin 2013 - Les Editions Le Pays

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Des combats meurtriers ont opposé mercredi dans le nord du Mali des rebelles
touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad à l’armée malienne qui
entend reprendre la ville de Kidal, occupée depuis fin janvier 2013 par le MNLA,
accusé de racisme contre les habitants noirs.
La France,
ex-puissance coloniale engagée militairement au Mali depuis janvier, a appelé
les "groupes armés" du Nord à "déposer les armes", estimant que l’armée malienne
a "vocation à se déployer sur l’ensemble du territoire".





"Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d’Anefis, face à des bandits
armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes", a déclaré à
l’AFP le porte-parole de l’armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane
Maïga. Selon lui, il y a "dix morts" et "28 prisonniers" dans les rangs du MNLA.
Le colonel Didier Dacko, chef des opérations militaires dans le Nord, a affirmé
que l’armée "a enregistré deux blessés". Ces combats dans le secteur d’Anefis,
localité du nord-est du Mali située à une centaine de kms au sud de Kidal et à
200 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région, ont été confirmés par
le MNLA et une source militaire régionale. Le colonel Dacko a indiqué qu’Anefis
était sous contrôle de l’armée.




"L’armée malienne a attaqué nos positions ce matin à Anefis, elle a décidé de
régler la situation par la guerre et le gouvernement malien assumera toutes les
conséquences", a déclaré à l’AFP Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du MNLA.
Il parlait depuis Ouagadougou où il se trouve pour des négociations avec Tiébilé
Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l’égide de la médiation
burkinabè. "Nous n’avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais,
comme c’est ainsi, nous allons nous défendre jusqu’au bout", a-t-il ajouté,
demandant "une fois de plus au médiateur d’amener les autorités de Bamako à la
raison". Les affrontements ont également été confirmés par une source militaire
régionale.




Le vice-président du MNLA, qui a affirmé que l’armée malienne avait attaqué
"à l’arme lourde", a indiqué que son mouvement allait demander à "toutes ses
unités d’avancer sur toutes les positions de l’armée malienne dans le territoire
de l’Azawad", le nom donné par la rébellion touareg au nord du Mali. Le MNLA
demande la neutralité des armées étrangères. Il demande aussi aux "forces
étrangères" de rester "neutres" et de "nous laisser avec l’armée malienne". Les
groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont occupé le nord du Mali pendant
presque toute l’année 2012, en ont été en grande partie chassés par
l’intervention, depuis janvier 2013, de l’armée française et des armées
africaines toujours présentes sur le terrain. Les armées africaines doivent être
intégrées à terme au sein d’une force de l’ONU de quelque 12 000 hommes, qui
doit théoriquement commencer à se déployer au Mali à partir du 1er juillet. Le
MNLA, qui occupe Kidal depuis le départ des islamistes armés chassés par
l’intervention militaire française, refuse depuis la présence de l’armée et de
l’administration maliennes dans la ville, compromettant la tenue dans tout le
pays du premier tour de l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet.
Environ 200 soldats français, dont l’intervention a permis le retour de la
rébellion touareg à Kidal avec laquelle ils collaborent, restent stationnés à
l’aéroport de la ville. Une source sécuritaire régionale jointe par l’AFP
mercredi en début d’après-midi a indiqué qu’"un bataillon de l’armée malienne"
était "à environ 35 km de Kidal" d’où des éléments du MNLA se sont enfuis, ce
qui n’a pas été confirmé par l’armée malienne. Mardi, le porte-parole de l’armée
malienne avait annoncé qu’elle avait pris position à Anefis et sa région en vue
de reconquérir la ville de Kidal où le MNLA a procédé à l’arrestation et à
l’expulsion vers Gao de plusieurs dizaines de membres des communautés noires,
accusés d’être des "agents" de Bamako. Le gouvernement malien de transition a
qualifié ces arrestations et expulsions de véritable "épuration raciale". Les
profondes divisions ethniques entres les communautés noires et majoritaires du
Mali et les "peaux rouges" des communautés touareg et arabe, ont été exacerbées
par l’occupation jihadiste du Nord en 2012, Touareg et Arabes étant souvent
assimilés à des islamistes. Les Touareg affirment de leur côté être victimes des
"exactions" de l’armée malienne qui avait été écrasée et humiliée pendant
l’offensive dans le nord du Mali lancée en janvier 2012 par le MNLA, alors allié
aux groupes jihadistes.




AFP

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