La France, ex-puissance coloniale engagée militairement au Mali depuis janvier, a appelé les "groupes armés" du Nord à "déposer les armes". Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a déclaré à des médias à Paris que "le pouvoir malien demande l'intégrité du Mali et il a raison".
"Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d'Anefis", à une centaine de km au sud de Kidal, avec "des bandits armés" a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga. Il y a "dix morts" et "28 prisonniers" dans les rangs du MNLA, selon lui.
Le colonel Didier Dacko, chef des opérations militaires dans le Nord, a affirmé que l'armée "a enregistré deux blessés".
Ce bilan est contesté par le MNLA qui a dénoncé "l'agression" de l'armée malienne qui ne veut pas "la paix".
"Pour le moment, on a enregistré, pour un bilan très provisoire, un mort et trois blessés de notre côté et on a explosé plusieurs véhicules maliens avec des militaires à l'intérieur. Il y a une douzaine de Maliens qui ont été faits prisonniers", a affirmé le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher.
Anefis, localité du nord-est du Mali située à 200 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région, est sous contrôle de l'armée, selon le colonel Dacko, ce qu'a confirmé le MNLA en parlant "de retrait stratégique".
Il parlait depuis Ouagadougou où il se trouve pour des négociations avec Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l'égide de la médiation burkinabè.
"Nous n'avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme c'est ainsi, nous allons nous défendre jusqu'au bout", a-t-il ajouté, demandant "une fois de plus au médiateur d'amener les autorités de Bamako à la raison".
Il a indiqué que son mouvement allait demander à "toutes" ses unités "d'avancer sur toutes les positions de l'armée malienne dans le territoire de l'Azawad", le nom donné par la rébellion touareg au nord du Mali.
Le MNLA demande la neutralité des armées étrangères
Il demande aussi aux "forces étrangères" de rester "neutres" et de les "laisser avec l'armée malienne".
Les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, qui ont occupé le nord du Mali pendant presque toute l'année 2012, en ont été en grande partie chassés par l'intervention, depuis janvier 2013, de l'armée française et des armées africaines toujours présentes sur le terrain.
Les armées africaines doivent être intégrées à terme au sein d'une force de l'ONU de quelque 12.000 hommes, qui doit théoriquement commencer à se déployer au Mali à partir du 1er juillet.
"Les élections se tiendront à la date prévue dans tout le Mali, dans toutes les villes du Mali, et donc à Kidal, comme partout au Mali", a une nouvelle fois rappelé mercredi le président français François Hollande,
Environ 200 soldats français, dont l'intervention a permis le retour de la rébellion touareg à Kidal avec laquelle ils collaborent, restent stationnés à l'aéroport de la ville.
L'armée française "observe tout ça", a dit Laurent Fabius en récusant toute "collusion" avec le MNLA.
Une source sécuritaire régionale jointe par l'AFP mercredi en début d'après-midi a indiqué qu'"un bataillon de l'armée malienne" était "à environ 35 km de Kidal", ce que n'a pas confirmé par l'armée malienne.
"Pour le moment il n'a pas été décidé à ma connaissance d'aller vers Kidal", a indiqué M. Fabius en parlant de l'armée malienne.
Une armée dont le porte-parole avait annoncé mardi qu'elle avait pris position à Anefis et sa région pour reconquérir Kidal où le MNLA a procédé à l'arrestation et à l'expulsion vers Gao de plusieurs dizaines de membres des communautés noires, accusés d'être des "agents" de Bamako.
Le gouvernement malien de transition a qualifié ces arrestations et expulsions de véritable "épuration raciale".
Les profondes divisions ethniques entres les communautés noires du Mali, majoritaires, et les "peaux rouges" comprenant des communautés touareg et arabe notamment, ont été exacerbées par l'occupation jihadiste du Nord en 2012, Touareg et Arabes étant souvent assimilés à des islamistes
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