vendredi 7 juin 2013

Mali : négociations officielles entre l’Etat malien et les rebelles touaregs du MNLA - Mali - RFI

Mali : négociations officielles entre l’Etat malien et les rebelles touaregs du MNLA - Mali - RFI
Par RFI
Après deux semaines de discussions informelles, les négociations officielles commencent ce vendredi 7 juin entre l’Etat malien et les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le but est de régler le cas de la ville de Kidal, contrôlée par le MNLA depuis fin janvier, en vue de l’élection présidentielle prévue dans tout le Mali le 28 juillet. Les négociations se tiendront sous les auspices du Burkina Faso. RFI a rencontré le négociateur de l’Etat malien, Tiébilé Dramé, juste avant son départ pour Ouagadougou. Il se veut confiant.
On aurait pu rêver mieux comme contexte pour les négociations. Après des mois de blocage, l’armée malienne a attaqué, mercredi 5 juin, les rebelles touaregs du MNLA et repris la ville d’Anefis, sur la route de Kidal. Bien que la situation soit particulièrement tendue et que la menace d’une attaque militaire sur la ville de Kidal soit brandie par Bamako, les autorités maliennes et la rébellion se sont toutefois déclarées prêtes au dialogue.
Pour Tiébilé Dramé, ce qui arrive est normal. « Quand on avance dans les négociations, la tension monte des deux côtés », a expliqué l’émissaire en charge des négociations pour Bamako. Pour lui, le dialogue n’est en aucun cas remis en cause. « Le processus de Ouagadougou doit se poursuivre. Cela reste la priorité malienne avec, comme résultat attendu, la restauration de l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire malien », a-t-il souligné tout en précisant que le retour de l’Etat malien signifiait le retour « de l’administration du Mali, des services techniques de l’Etat mais aussi des forces armées et de sécurité du Mali sur l’ensemble du territoire malien. »
Le MNLA ne semble pourtant pas prêt à laisser entrer l’armée malienne à Kidal. Après l’attaque d’Anefis, qui a mis un terme au cessez-le-feu jusqu’ici en vigueur, le groupe rebelle est encore moins prêt à déposer les armes, comme l’exigent Bamako et les Nations unies. Pour autant, les exigences du Mali ne changent pas. Et Tiébilé Dramé se veut confiant :
« Ce qui leur a déjà été demandé, c’est de déposer les armes et de s’inscrire dans une dynamique politique et pacifique. Les discussions vont reprendre et vont être conclues », a déclaré à RFI le négociateur de l’Etat malien.
Optimisme ou détermination, Tiébilé Dramé espère qu’un accord sera signé dès lundi prochain.

Le déroulement des négociations et les différents acteurs
Après plusieurs semaines de tractations, la médiation de la CEDEAO va tenter d’obtenir un accord pour la tenue des élections sur toute l’étendue du territoire malien. Si certaines délégations sont déjà à Ouagadougou, d’autres sont attendues ce vendredi matin même, et cet après-midi aura lieu le premier round des discussions.
Le président Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO, va d’abord rencontrer ensemble les tous les acteurs impliqués dans ces négociations à la présidence du Faso, dans la même salle qui a servi à dénouer les crises ivoirienne et guinéenne.
Coté gouvernement malien c’est Tiebilé Dramé, et son équipe de cinq membres qui seront face aux délégués touaregs. La commission de négociation de la coalition MNLA-HCUA, forte de 35 membres, sera conduite par le vice-président du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, et Mohamed Aharib du HCUA . Bil Ag Acherif, le « grand boss » du MNLA, et Algabass Ag Intalla superviseront les travaux de cette commission.
Une importante représentation de la communauté internationale est là avec les différents représentants spéciaux pour le Sahel et d’autres diplomates européens. La présence de tout ce monde à Ouagadougou n’est pas un fait du hasard. Dans son accord-cadre remis à la médiation, le MNLA et le HCUA ont exigé que « tout accord signé entre le Mali et l’Azawad doit se faire sous la garantie de la médiation et de la communauté internationale ».
L’objectif de ce dialogue direct est de trouver un compromis d'ici lundi prochain pour permettre non seulement l’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire malien mais aussi l’établissement d’un agenda pour la suite des négociations après la présidentielle et l’identification des lieux de ces futures négociations.
Et pour le ministre burkinabè des Affaires étrangères, « il y a de très bonnes prédispositions. Tous les acteurs sont d’accord sur les questions essentielles et il ne reste qu’à discuter des modalités pratiques pour la tenue de la présidentielle du 28 juillet ».

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