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Dans le conflit qui oppose Touaregs séparatistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et soldats maliens pour le contrôle de la ville de Kidal et sa région au nord-est du Mali, le Burkina Faso accueille les deux parties ce vendredi à Ouagadougou pour trouver une médiation en vue de l'élection présidentielle de juillet. Les tractations devraient se poursuivre jusqu'à lundi.
Ces discussions débutent seulement deux jours après que, à l'issue de combats meurtriers, l'armée a délogé les rebelles touareg de la localité d'Anefis, à une centaine de kilomètres au sud de Kidal, aux mains du MNLA depuis janvier. Environ 200 soldats français sont toujours stationnés à l'aéroport de la ville.PERMETTRE LA TENUE DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Pour la médiation et la communauté internationale, l'enjeu est de trouver un compromis pour permettre d'organiser aussi à Kidal la prochaine présidentielle le 28 juillet, une élection réclamée avec insistance par les partenaires du Mali, France en tête.
Or le MNLA et les autres groupements touareg ont refusé jusqu'à présent à l'armée et à l'administration maliennes d'entrer dans la ville, exigeant la sécurisation du scrutin par une mission panafricaine déployée au Mali, la Minusma. Ils ont fait savoir qu'ils ne déposeraient pas les armes "avant le règlement définitif du statut de l'Azawad", nom donné par ces autonomistes à la région nord du Mali.
CLIMAT POLITIQUE TENDU
Le climat politique depuis une semaine entre Touareg séparatistes et autorités maliennes s'est extrêmement tendu. Le régime de Bamako a qualifié "d'épuration raciale" des arrestations et expulsions de Kidal de membres des communautés noires par le MNLA.
Lire notre reportage : Bamako accuse les séparatistes touaregs d'épuration raciale à Kidal
Deux organisations internationales de défense des droits de l'homme, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ont dénoncé vendredi dans deux rapports distincts les crimes et exactions commis par l'armée et les groupes armés au Mali depuis janvier. "Le bilan des forces de sécurité maliennes en matière de droits de l'homme est simplement terrible", a accusé Amnesty, évoquant notamment des cas de torture.Pour autant, sous pression de ses alliés extérieurs, l'armée régulières'est gardée de continuer sur Kidal : le pouvoir malien laisse sa chance au dialogue. Même si la médiation aboutit, elle aura du mal régler le problème de fond des relations entre l'Etat malien et sa région nord, irrédentiste depuis des décennies.
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