veut aussi son autonomie
L’Algérie, chef de file de la médiation dans la crise du septentrion malien a, elle aussi, sa rébellion, et ce depuis l’indépendance. Une rébellion qui est l’alliée fidèle de celle que l’on vit au Mali. Tout comme la nôtre, elle n’hésite pas d’user de tous les moyens pour discréditer et écorner l’image de l’Etat en place. Selon les cadres de l’Anavad, l’équivalent de l’Azawad malien, « la Kabylie n’est pas soluble dans une Algérie purement arabe, islamique et dictatoriale. L’Anavad se veut amazigh, laïc et démocratique ».
Contrairement à l’Algérie qui a refusé des décennies durant de reconnaitre qu’il y a autre culture sur son territoire que celle arabe, le Mali a officiellement consacré les langues et cultures du terroir. Et parmi elles figurent celles tamashek et arabe.
Néanmoins, les raisons qui justifient la complicité entre la rébellion touareg et le MAK peuvent être de deux ordres. D’abord, le fait qu’ils ont tous deux des revendications similaires à savoir l’autonomie d’une région précise et l’autodétermination d’un « peuple ». Mais aussi, les liens de filiation qu’il y a entre touaregs et berbères, les premiers étant issus des seconds. D’ailleurs, plusieurs fois, on a vu des combattants du MNLA arborer le drapeau berbère à côté de celui de l’Azawad. Egalement, plusieurs sites d’informations kabyles font de la propagande au profit des rebelles touaregs. La ressemblance Azawad-Anavad prouve aussi la parenté culturelle entre berbère et touareg.
Pour arriver à leur fin, le MAK met comme il peut des instances étatiques. Le gouvernement provisoire de l’Anavad, par exemple, se présente comme l’émanation légitime du peuple kabyle. Par la voix de son ministre des Relations internationales et Vice-président du MAK, Lyazid Abid a écrit à John Kerry, secrétaire d’Etat américain, le mercredi dernier. C’était en réponse au rapport « Travel Warning » qui classe la Kabylie parmi les régions à risque pour les ressortissants américains. Une manière habile et audacieuse pour faire attendre leur voix au plus haut niveau.
Ahmed M. Thiam
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