mardi 7 août 2012

MALI Le temps des humiliations et des massacres

Sidwaya MALI Le temps des humiliations et des massacres - Le Quotidien
1er août 2012
, par Webmaster
 Le Nord du Mali va fichtrement mal. La région étranglée par les effets de la sale guerre est en train de brûler sous l’épouvantail mouvant de la charia qui sème la haine, la désolation et des meurtrissures. Abandonnées à elles-mêmes, avec le feu de la colère qui calcine leur cœur, les braves populations assistent impuissamment à des spectacles désobligeants qui témoignent de la descente aux enfers. Il n’y a qu’à voir le mépris total avec lequel les islamistes ont organisé, sous le regard médusé des habitants d’Aguelhok, la lapidation à mort d’un couple non marié, qui vivait paisiblement avec ses enfants. Il y a une étape de l’horreur qui a été franchie, d’autant plus que jusqu’ici, les enturbannés s’étaient contentés de flagellations et de destructions de biens publics et privés. On se demande ce qui a bien pu leur monter la tête. Peut-être qu’il s’est agi de régler les comptes à un individu qui répugnait ostentatoirement la matérialisation de leurs chimériques désirs. Si ce n’est le cas, ce serait donc une volonté délibérée de briser la plausible révolte grondante des populations, gagnées par la lassitude, qui ont commencé à braver leur autorité. Que les islamistes aient commencé par Aguelhock ne surprend guère. C’est d’ailleurs dans cette cité tristement célèbre qu’ils ont donné un aperçu de la scène qu’ils allaient jouer dans le septentrion du Mali. Ils y avaient froidement abattu plusieurs dizaines de soldats de l’armée régulière. Après quoi, les enturbannés de Tombouctou et de Gao, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) ont concassé, avec une insouciance luciférienne, le trésor d’humanité et de religiosité du grand Mali, en profanant les mausolées et les mosquées. A Aguelhock, c’est au péril de la vie des pauvres citoyens que les hommes d’Ansar Dine et d’AQMI ont décidé de signaler leur attachement à la charia. C’est tout comme le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, est désormais en phase avec les activistes du MUJAO et d’AQMI dont les va-et-vient coïncident avec des cortèges d’humiliations et de massacres à Tombouctou et à Gao. C’est tout le signe que M. Ghaly, trimbalé dans une logique de non retour, la charia ou rien, s’est résolu à ramer dans le sens du vent pour ne pas que ses obligés se révèlent à son cou comme un lourd carcan de fer hérissé de piquants. L’extrémisme ayant pris le pas sur la mesure et la raison, il va sans dire que l’on est empêtré dans un registre noir et tragique. Surtout pas de quartier aux infidèles, pardon aux citoyens qui ne partagent pas la même vision de l’islam. Il ne serait donc pas surprenant que la folie démentielle qui aveugle les islamistes les pousse à traquer et à ôter la vie des honnêtes gens qui entendent vivre simplement leur foi. Inutile de dire que les auteurs de larcins s’en tireraient avec des séquelles immortelles, l’amputation des membres par exemple. Aussi triste que détestable, cette situation n’est pas sans conséquences. Elle n’aura d’autres effets que d’entraîner de nombreuses familles dans la précarité. Dans le mieux des cas, c’est selon, elles se convertiraient à l’islamisme, tombant ainsi dans l’ignominie ronflante des paroles souillées et impures des activistes aux pantalons sautés. C’est sans doute pour éviter que la gangrène islamiste n’empeste tout le grand Nord, qu’une délégation du Haut conseil islamique (HCI), conduite par son président, Mahmoud Diko, s’y est rendue pour rencontrer les autorités religieuses et politiques. C’est vrai que le HCI était parvenu, sans contrepartie, à faire libérer 160 militaires emprisonnés par les hommes de Iyad Ag Ghaly. Un succès cache un autre, c’est également exact, mais l’on se demande bien ce que le HCI pourra faire pour que les enturbannés en viennent à pratiquer l’islam orthodoxe.
Adama BAYALA

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