vendredi 7 juin 2013

Mali : l’armée bataille contre les Touaregs - Libération

Mali : l’armée bataille contre les Touaregs - Libération

Afrique . Les troupes de Bamako ont chassé les rebelles du MNLA d’Anefis, dans la région de Kidal.

Libération
«Il y aura encore des provocations, des tentatives de déstabilisation, des manipulations» avant la signature de l’accord, qui devrait intervenir en début de semaine, et qui concerne Kidal et sa région, en vue de l’élection présidentielle du 28 juillet. Voilà en substance ce que disaient mardi soir avant de s’envoler pour Paris les députés Pierre Lellouche (UMP) et François Loncle (PS), de retour d’une mission de cinq jours à Bamako, Niamey et Gao.
Hier matin, de violents affrontements ont opposé rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et soldats maliens aux abords d’Anefis, une localité reprise par l’armée malienne, située à 120 km au sud de Kidal, bastion du MNLA. Comme d’habitude, la guerre de communiqués fait rage : «Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d’Anefis, face à des bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes», déclarait le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga. En fin de journée, le colonel Didier Dacko, chef des opérations de l’armée malienne dans le Nord, évoquait un bilan de «10 morts et 28 prisonniers» dans les rangs du MNLA. Lequel a aussitôt publié le sien : «L’armée malienne a attaqué nos positions ce matin à Anefis. Elle a décidé ce matin [hier, ndlr] de régler la situation par la guerre, et le gouvernement malien assumera toutes les conséquences», déclarait à l’AFP Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du mouvement.
Ce dernier se trouve toujours à Ouagadougou pour des négociations, depuis hier fragilisées, conduites sous la direction de Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, et sous l’égide de la médiation burkinabée. Ces négociations devaient reprendre ce vendredi dans la capitale burkinabée. Car Mahamadou Djeri Maïga se voulait, hier, menaçant : «Nous n’avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme c’est ainsi, nous allons nous défendre jusqu’au bout», demandant «une fois de plus au médiateur d’amener les autorités de Bamako à la raison».
Dans l’entourage de Tiébilé Dramé, on voulait croire qu’il ne s’agissait pas «d’un point de non-retour» et de pointer «l’erreur» du MNLA, qui s’en est pris aux populations noires de Kidal ces derniers jours, ce qui a eu pour effet «de faire réagir l’armée malienne». Si les forces françaises se hasardaient à bloquer l’armée malienne, soulignait une autre source locale, elles prendraient «le risque de déclencher des marches antifrançaises à Bamako». Au moment où les négociations «allaient bon train» pour la signature d’un accord en vue de la présidentielle, un proche du dossier se demandait hier «à qui profite cette déstabilisation», alors que se «profilait la phase de conclusion». Reste à savoir comment l’armée française, dont l’intervention a permis le retour de la rébellion touareg, avec laquelle elle collabore, va réagir, alors que l’armée malienne se rapproche de Kidal.

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