samedi 17 novembre 2012

Le MNLA passe à l’attaque à Gao | L'Afrique en chemin

Le MNLA passe à l’attaque à Gao | L'Afrique en chemin
Plusieurs sources nous informent depuis le milieu d'après-midi du vendredi 11 novembre qu'une attaque est en cours dans la région de Gao. Les détails sont encore rares, mais voici déjà ce que l'on peut résumer vendredi soir : depuis plusieurs semaines, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) préparait une offensive vers Gao, grande ville du Mali située dans la région frontalière du Niger et du Burkina Faso.

 
Le secrétaire général du MLNA, Bilal Ag Acherif, le 16 novembre à Ouagadougou. AFP PHOTO/AHMED OUOBA .

Cette offensive fait suite à une réorganisation de l'état-major, et à une réorganisation du mouvement rebelle, nous expliquait récemment une source au sein du MNLA, et visait plusieurs objectifs.

D'abord, reprendre le contrôle de Gao, dont les troupes de la rébellion touareg ont été chassées en juin par des groupes islamistes radicaux (essentiellement le Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Au-delà, faire la démonstration que le MNLA est toujours un mouvement avec lequel il faut compter, et qu'il conviendrait donc d'associer dans de futures négociations politiques dans le Mali d'après-crise.

Au bout du compte, revenir dans le jeu au Mali alors que se profile une intervention sous couvert de l'Union africaine pour appuyer la reconquête du Nord par l'armée malienne, opération dont les détails sont encore à préciser.
 
Deux combattants islamistes du Mujao, dans une rue de Goa, en juin. AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Gao, depuis juin, est donc sous le contrôle du Mujao, proche d'Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Une campagne de recrutement a été menée au cours des derniers mois, pour gonfler les effectifs. Le Mujao a suffisamment de fonds à dépenser pour payer ses combattants, au risque de compter des "djihadistes alimentaires" recrutés parmi la jeunesse désœuvrée, en plus des combattants qui rejoignent le mouvement en provenance d'autres pays.

Dans l'autre camp, il y a aux côtés des forces du MNLA, affirment plusieurs sources, des combattants d'Ansar Eddine, l'autre grand mouvement touareg. Les mouvements de va-et-vient entre les deux groupes sont fréquents, et les délimitations parfois artificielles entre les deux formations. Côté touareg, trois colonnes de soixante véhicules seraient impliquées dans cette offensive qui est partie de la région de Ménaka et a rencontré les forces du Mujao dans les environs d'Ansongo.

Le bilan est impossible à établir à ce stade, mais les combats semblent avoir été violents, avec des blessés du Mujao évacués vers l'hôpital de Gao. La veille au soir, des forces du Mujao avaient quitté Gao, pour descendre à la rencontre des pick-ups des rebelles touaregs.

Beaucoup de questions restent en suspens, donc, mais une certitude : cette bataille est cruciale pour la suite des événements au Mali. Si une coalition touareg fait la démonstration qu'elle peut battre des forces proches d'Aqmi, elle augmentera ses chances de faire partie, dans un futur proche, des forces qui devraient être déployées au Nord du Mali pour y chasser les forces des islamistes radicaux.

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