mercredi 11 avril 2012

Confusion au Mali, Favilla

Confusion au Mali, Favilla
Apeine s'est-on réjoui de la transition démocratique au Sénégal que son voisin le Mali se déchire en factions adverses, plus ou moins réarmées des surplus hérités du conflit de
Libye. Bon gré, mal gré, la France s'y trouve une fois de plus impliquée pour des raisons historiques, économiques, mais surtout par ses six nationaux qui y sont toujours en otage. Or, dans ce pays lui-même confus, la confusion règne. Confus le pays, qui porte le nom d'un ancien grand empire du XIII e siècle, mais aujourd'hui privé des actuels Sénégal, Gambie, Guinée, Mauritanie. Artificielles ses frontières, nées d'estafilades chirurgicales tracées à la règle par l'infanterie coloniale et mélangeant des ethnies nomades (Touareg) et noires africaines (haut Sénégal).
Confuses les luttes : une junte militaire a renversé fin mars le pouvoir en place, et l'armée régulière a fui Tombouctou la saharienne sous la pression de la rébellion des Touareg (MNLA), qui vise l'indépendance de cette région, qu'elle nomme l'« Azawad ». Mais la ville elle-même est sous le contrôle du mouvement Ansar Dine, qui prétend incarner le Mali. Là-dessus, on constate que, pour la conserver, ce clan recevrait l'appui d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), trop heureux de réutiliser ses armements libyens pour infester le terrain. Mais on sent déjà que les alliances de circonstance sont en train de tourner à la confrontation... On ne sait si l'on s'est bien fait comprendre, mais cette situation a pour nom l'anarchie. C'est elle, une fois de plus, qui a pris possession de cette région subsaharienne. Les gouvernements « centraux » y sont instables ; les aspirations ethniques, inspirées par la récente partition du Soudan, y sont exploitées par les chefs de guerre ; au nom usurpé de l'islam, les contrebandiers et assassins de l'Aqmi y développent leur oppression. Et la France, ligotée à la fois par ses six otages et sa campagne présidentielle, n'y peut rien cette fois.

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